Prévisions économiques 2020 : une récession profonde et inégale, une reprise incertaine
Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse de la Commission
faisait suite à la publication de ses prévisions économiques du
printemps 2020. Les prévisions pour la France sont :
· Croissance : -8,2%, en 2020 et +7,4% en 2021
· Investissement : -13,3% en 2020 et + 14% en 2021
· Chômage : 10,1% en 2020 et 9,7% en 2021
· Déficit : -9,9% en 2020 et -4% en 2021
· Dette : 116,5 en 2020 et 111,9% en 2021
A comparer avec celles pour la zone euro :
· Croissance : -7,7%, en 2020 et +6,3% en 2021
· Investissement : -13,3% en 2020 et + 10,2% en 2021
· Chômage : 0,6% en 2020 et 8,6% en 2021
· Déficit : -8,5% en 2020 et -3,5% en 2021
· Dette : 102,7 en 2020 et 98,8% en 2021
Vous trouverez les prévisions par Etat membre, pour la zone Euro et
pour l'ensemble de l'UE dans le fichier joint.
Adina, Agnès et moi-même restons à votre disposition pour toute
question que vous pourriez avoir.
Cordialement,
Camille HUBAC
Conseillère économique
_European Semester Officer_
Commission européenne
Représentation en France
288, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris
Téléphone: (+33) 1 40 63 38 39
Mobile: (+33) 6 84 92 67 35
Prévisions économiques du printemps 2020: une récession profonde et
inégale, une reprise incertaine
Bruxelles, le 6 mai 2020
La pandémie de Covid-19 représente, pour l'économie mondiale et de
l'UE, un choc majeur aux conséquences socio-économiques très graves.
Malgré la rapidité avec laquelle les pouvoirs publics ont réagi en
adoptant, au niveau national comme au niveau européen, un arsenal
complet de mesures, l'économie de l'UE subira cette année une
récession d'une ampleur historique.
Selon les prévisions économiques du printemps 2020, l'économie de la
zone euro devrait enregistrer une contraction record de 7¾ % en 2020,
et croître de 6¼ % en 2021. L'économie de l'Union européenne devrait
se contracter de 7½ % en 2020 et enregistrer une progression de 6 % en
2021. Les prévisions de croissance pour l'UE et la zone euro ont été
revues à la baisse d'environ 9 points de pourcentage par rapport aux
prévisions économiques de l'automne 2019 [1].
Le choc qui a frappé l'économie de l'UE est symétrique dans la
mesure où tous les États membres ont été touchés par la pandémie,
mais la baisse de la production en 2020 (de -4¼ % en Pologne à -9¾ %
en Grèce) comme la vigueur du rebond en 2021 devraient être très
hétérogènes. La reprise économique dans chaque État membre
dépendra non seulement de l'évolution de la pandémie dans le pays en
question, mais aussi de la structure de son économie et de sa capacité
à réagir à l'aide de politiques de stabilisation. Les économies de
l'UE étant interdépendantes, la dynamique de la reprise dans chaque
État membre aura également des effets sur la force de la reprise dans
les autres États membres.
Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif pour une économie au
service des personnes, a déclaré: «_à ce stade, nous ne pouvons que
très approximativement mesurer l'ampleur et la gravité du choc lié au
coronavirus sur nos économies. Il aura des conséquences immédiates
beaucoup plus graves pour l'économie mondiale que n'en a eu la crise
financière, mais l'ampleur de l'impact dépendra de l'évolution de la
pandémie ainsi que de notre capacité à relancer de manière sûre
notre activité économique et à lui permettre de rebondir. Il s'agit
d'un choc symétrique: tous les pays de l'UE sont touchés et tous
devraient subir une récession cette année. L'UE et ses États membres
se sont déjà mis d'accord sur des mesures extraordinaires visant à
atténuer les effets de la crise. La reprise économique de tous
nécessitera de continuer à apporter des réponses fortes et
coordonnées à un niveau national et européen. Ensemble, nous sommes
plus forts_.»
Paolo Gentiloni, commissaire chargé de l'économie, a ajouté:
«_l'Europe subit un choc économique sans précédent depuis la Grande
Dépression. Tant l'ampleur de la récession que la force de la reprise
seront inégales étant donné qu'elles dépendent de la vitesse à
laquelle les mesures de confinement pourront être levées, de
l'importance des services comme le tourisme dans chaque économie et des
ressources financières de chaque pays. De telles divergences
constituent une menace pour le marché unique et la zone euro, mais une
action commune et décisive au niveau européen peut permettre de
l'atténuer. Nous devons nous montrer à la hauteur de ce défi._»
Un plongeon de la croissance suivi d'un rebond partiel
La pandémie de Covid-19 a eu de fortes répercussions sur les
dépenses de consommation, la production industrielle, l'investissement,
le commerce, les flux de capitaux et les chaînes d'approvisionnement.
L'assouplissement progressif des mesures de confinement qui s'annonce
devrait ouvrir la voie à une reprise. Toutefois, l'économie de l'UE ne
devrait pas récupérer entièrement d'ici la fin de l'année 2021 le
terrain perdu cette année. L'investissement restera faible et le
marché du travail ne se sera pas complètement redressé.
Il sera essentiel que les mesures nationales et de l'UE prises pour
répondre à la crise continuent d'être efficaces pour limiter les
dommages économiques et faciliter une reprise rapide et solide afin
d'engager les économies sur une trajectoire de croissance durable et
inclusive.
Le chômage devrait augmenter, mais les politiques mises en place
devraient limiter cette hausse
Bien que les mesures de chômage partiel et de soutien aux entreprises
ainsi que les subventions salariales devraient permettre de limiter les
pertes d'emplois, la pandémie de Covid-19 aura de graves conséquences
sur le marché du travail.
Le taux de chômage de la zone euro devrait augmenter, passant de 7,5 %
en 2019 à 9½ % en 2020, avant de retomber à 8½ % en 2021. Le taux de
chômage de l'ensemble de l'UE devrait aussi être en hausse, passant de
6,7 % en 2019 à 9 % en 2020, avant de redescendre à environ 8 % en
2021.
Le chômage augmentera beaucoup plus fortement dans certains États
membres que dans d'autres. Ceux qui comptent un pourcentage élevé de
travailleurs sous contrat de courte durée ainsi que ceux dont une forte
proportion de la main-d'œuvre dépend du tourisme sont
particulièrement vulnérables. Pour les jeunes sur le point d'entrer
sur le marché du travail, trouver un premier emploi sera également
plus difficile.
Une chute brutale de l'inflation
Les prix à la consommation devraient fortement diminuer cette année,
en raison de la baisse de la demande et de la chute brutale des prix du
pétrole, dont l'effet conjugué devrait plus que compenser la hausse du
prix de certains produits particuliers provoquée par les ruptures
d'approvisionnement liées à la pandémie.
Selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH),
l'inflation dans la zone euro est maintenant attendue à 0,2 % en 2020
et à 1,1 % en 2021. L'inflation pour l'ensemble de l'UE devrait
s'établir à 0,6 % en 2020 et à 1,3 % en 2021.
Les mesures décisives qui ont été mises en place provoqueront une
hausse des déficits publics et de la dette
Les États membres ont réagi de manière radicale en prenant des
mesures budgétaires visant à limiter les dommages économiques causés
par la pandémie. Les stabilisateurs automatiques, comme les versements
de prestations de sécurité sociale, auxquels viennent s'ajouter des
mesures budgétaires discrétionnaires, devraient entraîner une hausse
des dépenses. En conséquence, le déficit public agrégé de la zone
euro et de l'UE devrait passer d'à peine 0,6 % du PIB en 2019 à
environ 8½% en 2020, avant de retomber à environ 3½% en 2021.
Le ratio dette publique/PIB, qui suivait une tendance à la baisse
depuis 2014, devrait également augmenter. Dans la zone euro, il devrait
passer de 86 % en 2019 à 102¾ % en 2020, avant de retomber à 98¾ %
en 2021. Dans l'UE, il devrait passer de 79,4 % en 2019 à environ 95 %
cette année, avant de redescendre à 92 % l'année prochaine.
Un niveau d'incertitude extrêmement élevé et des aléas plutôt
baissiers
Les prévisions du printemps sont voilées par un degré d'incertitude
plus élevé que d'habitude. Elles se fondent sur un ensemble
d'hypothèses sur l'évolution de la pandémie de Covid-19 et des
mesures de confinement qu'elle entraîne. Le scénario de référence
table sur une levée progressive des mesures de confinement à partir du
mois de mai.
Les aléas qui entourent ces prévisions sont aussi extrêmement forts
et plutôt baissiers.
Si la pandémie devait se révéler plus grave et plus longue que ce
qui est actuellement envisagé, le PIB pourrait enregistrer une baisse
bien plus forte que celle pronostiquée dans le scénario de référence
de ces prévisions. En l'absence d'une stratégie commune de relance
forte et rapide au niveau européen, la crise risque d'entraîner de
graves distorsions du marché unique ainsi que des divergences sociales,
financières et économiques marquées entre les États membres de la
zone euro. La pandémie risque aussi de provoquer des changements
d'attitude plus radicaux et permanents vis-à-vis des chaînes de valeur
mondiale et en matière de coopération internationale, ce qui pèserait
sur l'économie européenne, très ouverte et interconnectée. La
pandémie pourrait en outre provoquer des dégâts irréparables, en
entraînant des faillites et une dégradation durable du marché du
travail.
La menace de l'instauration de droits de douane entre l'UE et le
Royaume-Uni à l'issue de la période de transition pourrait également
freiner la croissance, quoique dans une moindre mesure dans l'UE qu'au
Royaume-Uni.
Pour le Royaume-Uni, une hypothèse purement technique
Étant donné que les relations futures entre l'UE et le Royaume-Uni ne
sont pas encore claires, les projections pour 2021 reposent sur
l'hypothèse purement technique d'un statu quo dans leurs relations
commerciales. Il s'agit là d'une hypothèse servant uniquement à
l'élaboration des prévisions et qui ne correspond nullement à une
anticipation ni à une prédiction du résultat des négociations entre
l'UE et le Royaume-Uni sur leurs relations futures.
Contexte
Ces prévisions reposent sur un ensemble d'hypothèses techniques
concernant les taux de change, les taux d'intérêt et les prix des
matières premières, arrêtées au 23 avril. Pour toutes les autres
données nécessaires, y compris les hypothèses relatives aux
politiques publiques, les prévisions se fondent sur des informations
allant jusqu'au 22 avril inclus. Sauf annonce crédible et suffisamment
détaillée, les projections reposent sur l'hypothèse de politiques
inchangées.
La Commission européenne publie chaque année deux séries de
prévisions complètes (printemps et automne) et deux séries
intermédiaires (hiver et été). Les prévisions intermédiaires
couvrent, pour l'année en cours et l'année suivante, le PIB et
l'inflation annuels et trimestriels pour chaque État membre ainsi que
pour l'ensemble de l'UE et l'ensemble de la zone euro.
Le prochain exercice de prévisions économiques de la Commission
européenne sera celui des prévisions économiques de l'été 2020,
dont la publication est prévue en juillet 2020. Ces prévisions ne
porteront que sur la croissance du PIB et sur l'inflation. La prochaine
série de prévisions complètes sera publiée en novembre 2020.
Contexte
Ces prévisions reposent sur un ensemble d'hypothèses techniques
concernant les taux de change, les taux d'intérêt et les prix des
matières premières, arrêtées au 23 avril. Pour toutes les autres
données nécessaires, y compris les hypothèses relatives aux
politiques publiques, les prévisions se fondent sur des informations
allant jusqu'au 22 avril inclus. Sauf annonce crédible et suffisamment
détaillée, les projections reposent sur l'hypothèse de politiques
inchangées.
La Commission européenne publie chaque année deux séries de
prévisions complètes (printemps et automne) et deux séries
intermédiaires (hiver et été). Les prévisions intermédiaires
couvrent, pour l'année en cours et l'année suivante, le PIB et
l'inflation annuels et trimestriels pour chaque État membre ainsi que
pour l'ensemble de l'UE et l'ensemble de la zone euro.
Le prochain exercice de prévisions économiques de la Commission
européenne sera celui des prévisions économiques de l'été 2020,
dont la publication est prévue en juillet 2020. Ces prévisions ne
porteront que sur la croissance du PIB et sur l'inflation. La prochaine
série de prévisions complètes sera publiée en novembre 2020.
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