LES CRYPTO MONNAIES - TRIBUNES ET CONTRIBUTIONS
Dans le cadre de nos publications, nous invitons un certain nombre de personnalités membres ou en dehors, de bien vouloir s'exprimer sur des sujets variés en lien avec les dynamiques européennes dont nationales et internationales, qui n'engagent que leurs auteurs
Nous vous livrons ici certaines contributions sur les crypto-monnaies
En avance d'autres contributions à venir,
Marc WAUTHOZ, économiste, ancien responsable stratégique bancaire, membre et conseiller spécial finances de l'IRCE - février 2021
Anatole de La BROSSE, Directeur Général Adjoint Sia Partners
Bernard ATTALI, Pdt de Gouvernance & Valeurs
Cryptoactifs : le Vieux Continent prudent
Les bullruns se suivent et ne se ressemblent pas. En effet, celui de 2017 a permis au bitcoin (BTC) - et par extension aux cryptoactifs - de se détacher de l’étiquette « nerd » en étant popularisé auprès du grand public. Celui que connait actuellement l’écosystème des cryptoactifs, au-delà des nouvelles avancées technologiques (NFTs, DeFi, staking…) qu’il amène avec lui, voit surtout émerger de nouveaux acteurs : les institutionnels.
De nombreux groupes privés, à l’instar de Tesla, investissent ainsi une part de leurs capitaux dans le bitcoin puis y renoncent. De grandes institutions de Wall Street proposent également des cryptoactifs à leurs clients : Rothschild Investment, Bank of New York Mellon (la plus vieille banque des États-Unis), Morgan Stanley ou encore Goldman Sachs… L’introduction en bourse de la plateforme d’échange Coinbase témoigne à elle seule du processus d’institutionnalisation des cryptos malgré leur caractère hautement spéculatif.
Les banques s’y intéressent aussi : comme le relève PwC, plus de 60 Banques centrales ont commencé à explorer les monnaies numériques et 88% d’entre elles utilisent la blockchain en tant que technologie de base. Le rapport note plusieurs avantages de ce choix, notamment la programmabilité, les possibilités en termes de confidentialité et l’interopérabilité avec d’autres actifs numériques. La Banque d'Angleterre (BoE) et le Trésor britannique ont ainsi récemment annoncé la création conjointe d'un groupe de travail sur une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). La Banque européenne d’investissement (BEI) a également émis des obligations grâce à la blockchain Ethereum.
Cependant, le Krach du 19 mai 2021 remet en perspective toutes ces initiatives privées car un actif n’est pas une monnaie...
Dans ce contexte, la digitalisation des devises constitue un enjeu majeur, de souveraineté numérique principalement, mais aussi d’inclusion financière. Sur ce sujet, le vieux continent n’aura jamais aussi bien porté son surnom. Que ce soit sur les projets de MNBC ou de banque commerciale (MNBc), l’essentiel du développement de ces stablecoins, il faut le souligner, a lieu en Asie ou aux États-Unis. La BCE réfléchit, d’autres développent.
Ainsi, dans le cadre du projet pilote DC/EP (digital currency / electronic payment) la Chine travaille sur une infrastructure financière à deux niveaux impliquant la Banque populaire de Chine et des banques commerciales. Depuis mai 2021, le Yuan numérique est même disponible sur les services financiers d’Alibaba. Pour aller plus loin, les autorités chinoises ont interdit aux institutions financières de proposer à leurs clients tout service lié aux cryptomonnaies. Par cette action, elle entend surtout favoriser sa monnaie et affirme ainsi un peu plus, son ambition d’être le premier pays à émettre à grande échelle une monnaie numérique souveraine.
Outre-Atlantique, l’Office of the Comptroller of the currency a autorisé les banques à utiliser des monnaies digitales. Goldman Sachs a ainsi annoncé la création d’un token basé sur le dollar tout comme le stablecoin de JP Morgan, conçu pour transférer des fonds à travers le monde instantanément. La domination des États-Unis en matière de création de stablecoins d’initiatives privées est totale, notamment au regard de la capitalisation du Tether (USDT).
De son côté, l’Europe est beaucoup plus prudente. Les banques s’interrogent notamment sur la faisabilité, la pérennité de tels projets. Déjà en retard sur les sujets du numérique ou de l’I.A, l’évolution financière lui pose question : juridique mais aussi écologique.
Sur la création d’une MNBC en Europe, de nombreuses autres questions sont encore en suspens : veut-on un moyen de paiement retail ou de gros ? Quid de l’anonymat dont je ne veux pas, ou du pseudonymat qui peut s’envisager ? Pour répondre à cela, il faut aussi une volonté politique. Hélas, la technique – primordiale – est encore trop méconnue pour entrer dans le débat public malgré le travail de pédagogie de l’office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et techniques (rapport Le Gleut sur les blockchains).
Le législateur doit urgemment réaliser que l’innovation se situe aussi dans le secteur des cryptoactifs. La numérisation de l’euro permettrait de créer une valeur numérique sur Blockchain, de fournir de nouvelles solutions de paiement, d’améliorer l’inclusion financière et la programmabilité de la monnaie. Une cryptomonnaie publique permettrait d’introduire une unité monétaire sure, convertible à parité fixe avec la monnaie classique, qui pourrait remplacer le cash et permettre à la Banque centrale de mener des opérations de politique monétaire de manière plus directe.
Il lui faut également créer un cadre de développement des acteurs et des initiatives privées, à la fois protecteur des investisseurs et catalyseur de l’innovation. La règlementation doit être proportionnée et doit viser un renforcement de la compétitivité de l’industrie européenne, l’enjeu étant de permettre le développement de champions capables de rivaliser avec les acteurs étrangers, déjà très développés : c’est un sujet industriel et de souveraineté.
En cela, le cas Français est un excellent exemple … de ce qu’il ne faut pas faire ! La loi relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite Pacte (2019), instaurant à la fois un cadre règlementaire pour les prestataires et un accès facilité aux services de comptes de paiement, n’a en effet pas changé fondamentalement la situation.
Le problème majeur se situe aujourd’hui dans la bancarisation des différents entrepreneurs et start-up. La difficulté d’ouvrir des comptes courants auprès d’établissements de crédit français avait déjà été révélé par un rapport parlementaire de 2019 (Rapport relatif aux monnaies virtuelles de Pierre Person), comme un frein au développement de « l’écosystème blockchain » en France. Celui-ci affirmait ainsi, « la capacité de la France à attirer des plateformes de change sur son territoire est de fait limitée. La relation bancaire est aujourd’hui l’un des principaux freins à l’essor d’un écosystème blockchain en France. En effet, l’impossibilité d’ouverture de compte en France est un des premiers motifs de fuite des capitaux et technologie à l’étranger ». En outre, les entreprises qui se voient refuser l'ouverture d'un compte, du fait de la nature de leur activité, sont dans l'incapacité d'accéder au statut de PSAN. Nous sommes donc dans une situation de blocage où certains entrepreneurs français agissant dans le secteur des cryptoactifs ont préféré sélectionner des acteurs bancaires étrangers pour la gestion de leurs fonds et certains envisagent une délocalisation de leur activité́ et des emplois…
De cette situation très désavantageuse pour les acteurs français, découle également une rupture de concurrence entre des activités économiques domiciliées en France et d’autres acteurs étrangers qui opèrent en France mais qui ne sont pas régulés de la même façon.
Il est donc vain de légiférer pour favoriser l’émergence de nouveaux acteurs en France si ces derniers ne peuvent y voir leur activité et leurs capitaux hébergés. Or, la présence d’acteurs sur le territoire français renforcerait le poids de notre pays dans les négociations internationales sur la régulation des plateformes d’échanges.
Ce raisonnement doit aussi être mené au niveau européen. Les autorités doivent se saisir du futur règlement Markets in Crypto-Assets (MiCA) afin de créer les conditions essentielles au développement de l’écosystème crypto européen. Dans sa rédaction actuelle, il présente l'intérêt d'harmoniser à l'échelle européenne le secteur des cryptoactifs. S'il y a de bonnes choses, comme la protection de l'investisseur, d'autres ne vont pas dans le bon sens : on ne retient ainsi aucune volonté de créer un géant européen mais plutôt celle de protéger le monde de la finance face aux stablecoins.
N’aggravons pas notre retard technologique sur des sujets d’avenir, mais n’aggravons pas non plus notre empreinte écologique avec un minage destructeur. L’Europe doit se saisir rapidement du sujet des cryptoactifs et créer un cadre européen uniformisé, favorable à l’innovation et au développement des nombreux acteurs qui composent cet écosystème. Elle doit également avancer sur la digitalisation de l’euro, pour des raisons évidentes de souveraineté, d’inclusion financière et pour des politiques monétaires plus efficaces.
Les Crypto monnaies
Nous sommes à l’heure du « en même temps » nous répète notre Président. La mondialisation est critiquée de toutes parts, et, en même temps, le commerce s’internationalise à marche forcée. AMAZON explose en bourse ( + 228 % en 3 ans ), ALIBABA le concurrent chinois s’introduit à …Wall Street, LVMH s’arrange avec TIFFANY, TESLA surprend tous les analystes, etc. Paradoxalement les grandes monnaies internationales servent des intérêts de plus en plus étroits et égoïstes : depuis KENNEDY et NIXON nous savons que « le Dollar c’est leur devise mais notre problème », que le déficit public américain de la seule année 2020 est supérieur à 120 ans de déficit français, que les chinois se servent du Yuan comme d’une arme, et que la B.C.E. ( la Banque centrale de 17 pays européens dont les plus grands ) profite des taux d’intérêts négatifs qu’elle impose à ses meilleurs déposants. Créer des milliers de milliards d’euros par la planche à billets et gagner très bien sa vie en pénalisant les banques qui viennent ensuite les redéposer, il fallait y penser. C’est une aberration, l’Euro, l’Europe et son industrie méritent mieux.
Peut-on dès lors reprocher à certains de vouloir s’exonérer de ces petits jeux ?
Les monnaies virtuelles, numériques et cryptées ( c.à.d. non accessibles à qui ne dispose pas des codes ) sont de 2 natures, et elles remplissent 3 fonctions. Je vais vous en parler. Mais avant de m’y atteler, je voudrais faire 2 petits préambules pour noter des projets, et non des réflexions, qui animent discrètement la Banque Centrale Européenne. Nous avons trop souvent tendance à réduire notre B.C.E. à une chambre des suivis et des régulations de transactions, alors qu’elle désire aussi préparer l’avenir des 17 pays qui lui font confiance. ( 90 % du P.I.B. européen ).
- Le PEPSI : Pan European Payment System Initiative. (la décision est prise)
Ce projet ambitieux est de lancer un challenger au système et à la carte VISA, ainsi que de son petit concurrent MASTERCARD. Il y eut, dans les années ’80, une carte de paiement qui s’appelait EUROCARD. Vite achetée et absorbée. VISA est une des entreprises les plus « juteuses » de la planète finance : 50 % de son chiffre d’affaires propre est du bénéfice … naturellement non taxé. D’après Jean-Claude TRICHET ( dîner du 22 septembre 2020 ) si 60 % des réserves monétaires mondiales sont en $, et seulement 20 % en €, pour les transactions internationales on serait à 40 % en $ et déjà 36 % en €. Il y a donc un vrai enjeu de souveraineté européenne, d’autant plus que, au-delà de l’exécution des transactions, VISA ne se prive pas de faire commerce de toutes les informations - très riches - que ces transactions véhiculent. Dans un pays comme la Suède où le cash a pratiquement disparu et où tout passe par VISA, le commerce des informations est un vrai trésor, à l’abri du R.G.P.D. européen.
- L’EURO Numérique. ( décision prévue mi-2021 ).
Les Euros numériques pourraient être capitalisés dans une application de type smartphone ou sur une carte en plastique, et donc hors du système bancaire. Une sorte de sac à dos virtuel. Comme le Bitcoin dont nous allons parler, l’Euro numérique utiliserait la sécurité technologique de la Blockchain ( = processus opératif traçable et infalsifiable ). La BCE se fait forte de sécuriser cette technologie, avec l’historique et l’identification des détenteurs ainsi que le suivi des usages de cette devise numérique, en cas de besoin. Pour l’Autorité monétaire européenne il s’agit ni plus ni moins que de ne pas se retrouver hors jeu face au développement inéluctable des crypto-monnaies.
Quelles sont les caractéristiques de ces Crypto-monnaies ? - Spéculatives, et Liquidatives. Quelles sont leurs fonctions ? Elles sont 3 : Gagner de l’argent, beaucoup d’argent et très vite. Mais aussi : payer sans risque une transaction entre un vendeur et un acheteur qui, a priori, ne se connaissent pas. Enfin, troisièmement, ce que nous n’imaginons pas dans nos pays riches et développés : se constituer un patrimoine vraiment protégé et loin des risques financiers systémiques ( hors crimes et délits actés ).
Les Crypto-monnaies spéculatives : le BITCOIN, sans oublier : l’Ethereum, le Ripple, et tellement d’autres. L’imagination déborde, à coups de milliards de $. Je ne vous parlerai que du BITCOIN, le plus connu. Au cours actuel le poids des Bitcoins est estimé à plus de 200 milliards de $, c’est la 6ème monnaie mondiale. Créé en janvier 2009, par un inconnu ( NAKAMOTO ) suivant un algorithme lui aussi non connu, sa spécificité est que la quantité en circulation est un nombre verrouillé. Sa valeur est donc indicée sur sa rareté, comme une œuvre d’art ou un très grand cru. La valeur de départ était 8 dix millième de dollar ( 1/10 Yen). Un an après il valait 100 fois plus. Encore 160 fois plus = 11 € en janvier 2013 et 200 € 3 mois plus tard. Le record fut de 16.376 € le 16 décembre 2017. Mais ce Bitcoin ne valait plus que 2.800 € juste un an plus tard fin 2018, pour re-dépasser les 9.000 € en février 2020. Sa valeur est un peu plus de 10.000 € aujourd’hui. C’est de la roulette, un vrai casino, mais certains aiment ça. Je ne juge pas, je reste prudent bien que tout porte à croire que le cours pourrait encore grimper, spéculativement. L’action TESLA a bondi de + 402 % en 2020 sans aucune corrélation industrielle, alors … « sky is the limit ». Surtout par ces temps de crise, une crise qui ne touche pas tout le monde.
Les Crypto-monnaies liquidatives : comme le TETHER, de droit suisse. Le Tether est une sorte d’amortisseur stabilisateur du dollar, face à l’euro et au franc suisse. Son cours, en U.S. dollars, n’a pas varié de plus de 2 % au cours des 5 dernières années. Nous parlons quand même d’une capitalisation de 16 milliards $. C’est le Tether qui inspire le projet de LIBRA voulu par Facebook. Peut-on leur en vouloir d’y réfléchir compte tenu des restrictions et des tracasseries de paiement dans le monde. Il ne s’agit pas que de vouloir doubler Amazon, ou d’aller plus vite que PayPal qui nous dit vouloir autoriser la capitalisation de Bitcoins avant la fin 2021. Quand un livreur français ou belge veut s’assurer d’être payé par son acheteur ukrainien ou taïwanais ( et je ne parle pas des administrations qui paient au lance-pierre ) je peux fort bien comprendre que nos livreurs évitent de se fier aux règlements interprétatifs de la Banque de France ou aux ukases américains.
Quelles sont les raisons du succès des Crypto-monnaies ?
1 – Une pulsion irrationnelle :
Le jeu, les paris comme sur Internet, la spéculation et l’appât du gain facile. Ce n’est pas ma philosophie, mais qu’on le veuille ou non ça existe et nous en avons tous les jours des preuves, parfois désolantes.
2 – L’utilité et la traçabilité :
J’utiliserai une métaphore : quand j’envoie une carte postale, je ne l’ai plus, je n’ai plus rien en main. Mais quand j’envoie un mail je garde d’une trace, une preuve et parfois même, un avis de réception instantané. Un paiement électronique est donc bien plus rassurant qu’un paiement cash ou qu’un chèque qui se balade. Sauf peut-être pour des petits montants, souvent garantis par des banques. On pourra dès lors se réjouir de ce que la BCE préfère s’appuyer sur une blockchain contrôlée et contrôlable plutôt que sur des directives et/ou des dénonciations ( Tracfin ) appliquées dans des banques souvent très différentes. Certains pays ne se privent pas d’interpréter les procédures de conformité avec complaisance. Au Luxembourg ?, en Lettonie lors d’un scandale récent ?, à Chypre où tout peut s’acheter ? Pas de ça chez nous, c’est bien sûr à tort que BNP Paribas fut condamnée à 9,5 milliards de $.
3 – Réserve patrimoniale :
Pour les habitants des 37 pays de l’O.C.D.E. nous n’imaginons naturellement pas de nous retrouver sans le sous. Comme nos richesses croisées dépassent largement les 65 % du patrimoine mondial, nous pouvons prévoir nos vieux jours en Dollars américains, canadiens ou australiens, en Euros, en Sterlings, en Yens, en Wons ou en Francs suisses. Mais, pour un vénézuélien en pleine crise, un argentin en pleine faillite d’Etat, un taïwanais en plein danger c’est beaucoup moins évident. Il y a l’or, ou des bijoux, mais pour les stocker et les vendre ce n’est pas toujours évident. Les gagnants de la « France-Afrique » aiment l’immobilier parisien, les chinois préfèrent New-York ou Toronto, les russes la Côte d’Azur. Ne sous-estimons pas ces tirelires « pour la soif » qui pourraient permettre des achats sur Amazon.com, par Pay-Pal, ou simplement pour vivre tranquillement. Quand le Président XI-JINPING déclarait à la tribune de son Congrès que la première puissance mondiale n’était plus les Etats-Unis mais GOOGLE, peut-on lui donner tout à fait tort ? Quand APPLE, première capitalisation mondiale, dépasse 1.000 milliards de $, alors que le déficit public américain de la seule année 2020 dépassera 3.000 milliards de $, peut-on reprocher à l’homme prudent, voire légitimement inquiet, de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ? J’en ai peut-être croisé quelques-uns de ces inquiets à long terme quand j’ai créé la Banque Populaire à Luxembourg ? Pour un brésilien travailleur, un islandais déjà rasé une première fois, ou un africain qui vient de renoncer au Franc CFA, je ne dis pas qu’un petit compte en Bitcoins ( achetés à bon propos ) dans une banque en Suisse ou à Singapour ne permettrait pas de faire l’économie des médicaments pour dormir.
Quelle que soit l’une de ces 3 fonctions des Crypto-monnaies qui sera retenue, je ne parle pas de l’argent du crime, des mafias, de la drogue ou du fruit des combines politiques ou immobilières. Une étude assez sérieuse, menée il y a 2 ans par un grand cabinet conseil ( E.Y.) nous révélait que les 2 / 3 des opérations en Bitcoins étaient frauduleuses et/ou criminelles. Il n’y a rien d’exceptionnel à ce que les voleurs aient une longueur d’avance sur les gendarmes, c’était toujours ainsi dans nos jeux de la cours de récréation. Mais il est de notre totale responsabilité qu’à la fin ce soient les gendarmes, la loi et la justice qui gagnent. Nous avons toutes les armes pour ne pas confondre « anonymat » et « pseudonymat ». L’anonymat c’est le cash, les valises de billets, les lingots d’or, ou des œuvres d’Art. La discrétion des algorithmes, les clés à plus de 20 caractères pour les paiements en Bitcoins ou d’autres crypto monnaies sérieuses, sont toujours traçables pour qui le veut et pour qui le peut. La parfaite collaboration entre les Etats et leur Justice est une des conditions pour que les blockchains infaillibles livrent leurs secrets. Toujours, ne varietur. Vous vous souvenez de cette métaphore : la carte postale une fois dans la boîte ne laisse aucune trace, ce qui n’est pas le cas d’un mail.
C’est cette visibilité qui autorisera la B.C.E. à emprunter résolument le chemin de l’euro-numérique. La sécurité sera gagnante, sans nuire à la confidentialité de qui, et de ce qui, le mérite. Acceptons d’être modernes, plutôt que de jeter nos forces sans raison dans un combat nostalgique, et perdu d’avance.
Acceptons la numérisation de la monnaie, le cryptage pour qui ça peut amuser, avec lucidité et régularité, mais aussi par justice distributive car la fraude fragilise inexorablement les plus faibles. Il y aura des scandales, des faillites, des désillusions. Il y aura aussi une prise de conscience des limites de la toute puissance des Banques centrales ainsi que des abus de positions dominantes tant de la « Federal Reserve » que de la B.C.E., à coups de milliers de milliards. Cessons de nous voiler la face. Acceptons ce défi. Résolument.
Marc Wauthoz, économiste, ancien responsable stratégique bancaire, membre et conseiller spécial finances de l'IRCE - février 2021
Objectifs et réalités des monnaies électroniques et cryptomonnaies pour l’Europe
Les administrations européennes ont de grandes ambitions pour faire de l’Europe un centre majeur de l’industrie des crypto actifs : certains dirigeants européens se sont largement exprimés lors des dernières années sur le sujet en partageant leur désir d’être à l'avant-garde des monnaies numériques. À plusieurs reprises, Olaf Scholz, Bruno le Maire, et bien d’autres ont émis des louanges quant à l’avenir prometteur des actifs digitaux. D’après Christine Lagarde, “les crypto-actifs qui survivront à la sélection naturelle pourraient transformer nos habitudes d'épargne, de placement et de paiement”1.
Cependant, leurs affirmations ne correspondent pas à la situation effective. Le nombre de licornes dans le domaine des cryptomonnaies en Europe n’est pas vraiment notoire : bien que le français Ledger soit leader mondial du marché des portefeuilles physiques, les structures concentrant les capitaux sont bien sous-représentées. Pendant que le mastodonte américain Coinbase effectuait son entrée en bourse aux États-Unis en avril dernier2, la première place d’échange de cryptomonnaies européenne, le luxembourgeois Bitstamp n’est que 10e mondial, et est l’une des seules des “grandes” places de marché européennes dans le monde3.
En outre, les mêmes figures politiques qui se voulaient favorables à l'essor du marché en Europe, qualifient en 2021 un marché valant plus d’un millier de milliards d’euros de “funny business”4. Le premier reproche adressé à ces technologies consiste à dire que les transactions sont anonymes et qu’elles sont une source importante de financement du terrorisme5. Au contraire, la transparence qu'offrent ces nouvelles formes d'actifs a permis de contribuer à la dissolution de plusieurs unités terroristes et autres réseaux occultes6.
Toutefois, d’autres pays au sein même de l’Union Européenne ont suivi ce mouvement et attiré à la fois capitaux et projets, notamment par le biais de cadres réglementaires et fiscaux plus souples. Malte, a su capter la relocalisation du siège social de Binance, première plateforme d’échange mondiale, le Portugal est qualifié de “paradis des cryptos”7 depuis plusieurs années. Ces deux exemples ne sont pas des exceptions puisque d’autres pays, notamment des pays de l’Europe de l’Est, sont sur cette même dynamique. l’Estonie délivre par exemple des cartes de résidence électronique8, permettant d'accéder à un ensemble de services en ligne publics et privés. L'Estonie, la Lituanie ou encore la Bulgarie attirent chaque année de nombreux entrepreneurs du domaine des cryptomonnaies.
Les autorités allemandes ont quant à elles autorisé depuis fin 2019 leurs banques à proposer des services tels que la vente ou la conservation de cryptomonnaies9, et la Deutsche Bank pourrait rapidement proposer ce service10.
La France a expérimenté divers cadres réglementaires, notamment par le biais de la loi PACTE, qui a introduit un régime fiscal et une certification délivrée par les autorités.
D’autres pays européens ont adopté la même démarche, et oeuvrent en faveur d'une standardisation de ces dispositifs11. Le principal enjeu consiste à attirer entrepreneurs, ingénieurs qualifiés et capitaux, mais ces efforts restent insuffisants : les projets issus de pays ayant adopté ce cadre légal sont peu nombreux, les financements par des fonds de capital risque restent très faibles par rapport aux États-Unis et à l’Asie. Lors d’entretiens avec Sia Partners, les spécialistes français du milieu continuent de rapporter les mêmes difficultés, tels qu’un besoin aussi basique que l’accès à un compte bancaire ou la réticence de grands groupes et des institutions à traiter le sujet des crypto actifs convenablement.
Cela est également démontré lorsque l'on observe le développement des protocoles de finance décentralisée : force est de constater qu’une quantité non négligeable d’entrepreneurs et de spécialistes hautement qualifiés européens créent leurs projets dans d’autres régions du monde12. C’est d’ailleurs le cas des géants du secteur Aave ou encore Curve.
En revanche, dans le reste du monde, un nombre impressionnant de projets voient le jour : les exchanges, les fermes de minage et les mining pools, qui sont les structures les plus rentables du moment, prospèrent. La levée de fonds de capital-risque dans le secteur est chose courante, et nombreuses sont les entreprises qui ont initié de la recherche et développement sur le sujet. Facebook a d’ailleurs provoqué la surprise générale en annonçant la mise en place de la monnaie Libra, ce qui a suscité une réaction immédiate des plus grandes puissances mondiales. La Chine a tout de suite fait part de son ambition de devenir le premier pays à émettre une monnaie numérique souveraine et expérimente déjà un projet pilote depuis fin 202013. Ce n'est pas le cas des États-Unis qui peinent à faire de même, bien que la situation leur soit favorable puisqu'un nombre important d'initiatives privées permettent déjà de tokeniser le dollar (Circle en est déjà à plus de 21 milliards de dollars émis sur le web 3.0, via le USDC).
En revanche, en Europe, la création d’un Euro numérique est en discussion depuis de nombreuses années et le projet peine à voir le jour. Ce type d’actif numérique, nommé “monnaie digitale de banque centrale” (MBDC) est en développement par des partenaires de la BCE pour des objectifs de lancements en 2023. Les avantages d’un euro numérique natif sont notamment la rapidité du règlement interbancaire, mais aussi des transactions pour les particuliers qui deviendraient nativement digitales et sans intermédiaire. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a longuement parlé de ce projet et a commenté le lancement d’expérimentations et de consultations auprès des européens, qui sont préoccupés par le respect de leur vie privée à mesure que ce projet se développe14. Il est vrai que l'un des principaux risques pour les citoyens est que les pouvoirs publics aient un accès direct à l'ensemble de leurs transactions à travers le registre transparent de la blockchain. Pour les banques, le recours par leurs clients à un euro numérique sur leur propre portefeuille plutôt qu'à un compte bancaire pourrait réduire leurs dépôts et donc les réserves bancaires.
Mais, en fin de compte, malgré un cadre légal établi depuis plusieurs années, peu de projets voient le jour en Europe par rapport au reste du monde, et l'Europe est déjà considérée comme étant "à la remorque" de la vague crypto, particulièrement au cours du présent bullrun. Il existe néanmoins des projets en Europe, essentiellement dans des pays aux réglementations plus libérales, qui sont devenus un refuge pour les entrepreneurs européens. Cependant, l'uniformisation des réglementations sur les crypto actifs dans l'UE par le biais du projet MiCA pourrait bien changer la donne. L'idée d'assouplir les réglementations pour laisser les développeurs mettre en oeuvre leurs idées au travers d’environnements de type “bac à sable” semble être une perspective à considérer.
1 https://www.imf.org/external/french/np/blog/2018/041618f.htm
2 https://www.cnbc.com/2021/04/14/coinbase-to-debut-on-nasdaq-in-direct-listing.html
3 https://coinmarketcap.com/fr/rankings/exchanges/
4 https://www.reuters.com/article/us-crypto-currency-ecb-idUSKBN29I1B1
5 https://twitter.com/BrunoLeMaire/status/1336703944421232640?s=20
6 https://www.washingtonpost.com/local/legal-issues/us-south-korea-dismantle-secret-online-network-that-shared-thousands-of-videos-of-child-sexual-abuse/2019/10/16/cdae13c2-eb63-11e9-9c6d-436a0df4f31d_story.html
7 https://www.presse-citron.net/le-portugal-devient-le-paradis-du-bitcoin/
8 https://e-resident.gov.ee/
9 https://journalducoin.com/bitcoin/actualites-bitcoin/banques-allemandes-pourront-conserver-vendre-bitcoin/
10 https://www.coindesk.com/deutsche-bank-crypto-custody-prime-brokerage
11 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX%3A52020PC0593
12 https://www.sia-partners.com/fr/actualites-et-publications/de-nos-experts/entretien-avec-simon-polrot-la-place-de-lindustrie-des
13 https://www.cnbc.com/2021/04/06/china-leaps-into-central-bank-digital-currency-the-us-moves-slowly.html
14 https://www.ecb.europa.eu/press/key/date/2021/html/ecb.sp210414_1~e76b855b5c.fr.html
Anatole de La BROSSE
Directeur Général Adjoint Sia Partners
Bitcoin en Europe et Autorités de régulation
Vers un regain de méfiance envers les crypto-monnaies
Le Bitcoin, dont le cours ne cessait d’augmenter jusque-là, s’est confronté à des pertes importantes entre le 10 et le 25 mai 2021 avec des baisses de 30% par jour sur le Bitcoin pour descendre à 32 000 dollars, les autres crypto-monnaies ont également été touchées : la capitalisation mondiale a perdu 1000 Mds$. Néanmoins, jusque-là le Bitcoin possédait une tendance haussière si bien que le cabinet d’audit PwC a mené un sondage qui montrait la confiance des investisseurs dans le Bitcoin si bien que le Bitcoin pourrait atteindre la barre des 100 000 dollars d’ici la fin de l’année. Il s’agit également de la prévision médiane par les hedge-funds. Cette chute a été entrainé tout d’abord par un tweet d’Elon Musk le 13 mai pour signifier aux consommateurs que sa société Tesla n’accepterait plus les Bitcoins en moyen de règlement du fait de son coût technologique important. De plus, le 18 mai, la Chine a banni certaines institutions financières et entreprises qui utilisaient le Bitcoin du fait du caractère hautement spéculatif de ces crypto-monnaies qui agissent sans régulation sur les marchés financiers ce qui a également fait chuter le cours du Bitcoin. La Chine a aussi annoncé qu’elle allait renforcer la réglementation sur le minage de Bitcoins et les échanges de Bitcoins. Une autre raison de la cause de la chute est aussi la hausse de l’inflation de 4.2% entre avril 2020 et avril 2021. La publication de ce chiffre a impacté aussi bien les bourses que les crypto-monnaies et plus particulièrement le Bitcoin. Il est pertinent de mentionner aussi le PDG de la banque HSBC qui a annoncé qu’il n’avait pas l’intention de lancer un bureau de négociation consacré au Bitcoin car la devise numérique est très volatile. Cela traduit une méfiance grandissante envers les crypto-monnaies et le Bitcoin.
Des régulations en devenir ?
En effet, les Autorités de Supervision Européennes (EBA, EIPOA, ESMA) ne cessent de rappeler les risques financiers liés au Bitcoin. Elles rappellent le risque spéculatif élevé lié aux crypto-monnaies ainsi que le risque de conserver longtemps ces instruments financiers et la possibilité de perdre tout son argent. Les crypto-monnaies ne sont pas encore réglementées ce qui signifie qu’il n’y a pas de véritable garantie quant aux services financiers mis en place par les crypto-services. En septembre 2020,
la Commission Européenne a présenté une première proposition législative pour apporter une régulation dans le marché des crypto-monnaies. La technologie associée au bitcoin est très consommatrice d’énergie (ses émissions en CO2 sont comparables à celles de l’Irlande ou de la Suisse), des normes environnementales pourraient faire leurs apparitions. Par ailleurs, le rapport de 2021 de l’ESMA montre que le marché des crypto-monnaies est fortement influencé par le bitcoin qui est très volatile et d’autant plus volatile sur le marché des futures. L’un des enjeux de la régulation est aussi de pouvoir connaître l’identité de l’investisseur lors d’une levée de fonds en crypto-monnaies, ce qui n’est à cette date toujours pas le cas. Le système des crypto-monnaies, bien que reposant sur une technologie relativement sécurisée (la blockchain) est aussi extrêmement opaque et n’est pas soumis aux directives relatives aux investissements financiers classiques (prospectus, MiFid etc.). Cette proposition de loi pour une régulation des crypto-monnaies de la part de l’Union Européenne n’est pas sans rappeler l’interdiction au Royaume-Uni des crypto-CFD pour les investisseurs qui ne sont pas des professionnels car ces monnaies n’ont pas de véritables valeurs intrinsèques sur lesquelles elles se reposent. L’interdiction du Royaume-Uni fut aussi motivée par le fait que les marchés financiers de crypto-monnaies soient constamment l’objet d’abus et de financements criminels ainsi que de l’extrême volatilité qui trompe l’intellect des consommateurs qui investissement. Nombreux sont les investisseurs qui choisissent des produits financiers crypto-CFD au lieu d’acheter des crypto-monnaies dans les lieux d’échanges dédiés du fait de l’intérêt des Contracts For Difference. Leur intérêt et risque sont qu’ils permettent le trading avec effet de levier et d’acheter ou de vendre sans posséder l’actif financier. L’exposition au prix de la crypto-monnaie est donc détaché des risques liés à la sécurité (avec le stockage de l’actif) et au risque de contrepartie lors de l’échange de l’actif mais le risque lié à l’effet de levier est d’autant plus important. L’un des risques également liés aux crypto-monnaies et aux ICO est le fait de les considérer pleinement comme des instruments financiers qui peuvent financer des projets. Néanmoins, ce financement n’étant pas soumis à une quelconque régulation peut également constituer un investissement dans une coquille vide. De même, il y a un manque de transparence car on a du mal à vérifier l’origine des transactions. On pourrait aussi dire qu’il s’agit d’une sorte de boîte noire : les monnaies ne laissent pas de trace. L’argent investit pour donc avoir une utilisation à des fins de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Les crypto-monnaies reposent donc sur ces protocoles de communication qui sont cryptés. Il existe donc un risque de perte de la clé de cryptage et donc un risque de perte de l’investissement. La blockchain pose aussi d’autres problèmes économiques. En effet, les transactions sont relativement lentes (7 transactions seconde contre 20 000 pour un opérateur bancaire). Il y a aussi un caractère inégalitaire qui peut exister avec les crypto-monnaies. Pour le bitcoin : la procédure du « minage » offre des Bitcoins au mineur qui n’est pas obligé de diffuser les blocs qu’il a minés aux autres participants du réseau et il peut cumuler les blocs (minage égoïste). Aussi, les conditions de service générales sont rédigées de façon très exhaustive pour les données des clients, il y a donc une difficulté pour le client de déterminer comment ses données sont utilisées.
Il existe également un enjeu de gouvernance de la blockchain : il est possible de priver certains utilisateurs du droit de lecture des données de la blockchain. Les données sont donc, soit des biens non rivaux et excluables, soit des biens non rivaux et non excluables. Les jetons générés par la blockchain sont des biens rivaux donc une seule personne peut utiliser le jeton. Néanmoins, on peut empêcher certaines personnes d’y accéder (blockchain privée) et on n’est pas dans le cas d’un bien commun. Aussi l’entrée sur les marchés classiques est difficile du fait du manque de la régularisation. Pourtant, il est possible que le nouveau directeur de la SEC nommé en 2021 pilote l’introduction future en produits ETF et ETN. La blockchain et les crypto-monnaies présentent d’autres risques potentiels comme le piratage informatique : on peut prendre l’exemple de MT Gox en 2014 avec une perte de 350 millions d’euros. Cela souligne la fragilité du système avec une monnaie qui n’est pas régulée (pas de cours légal), il n’y a donc pas de garantie de remboursement. Pour un investisseur souhaitant participer à une ICO (donc financer une société en monnaie virtuelle), les risques liés à l’investissement en fonds propres sont amplifiés par les risques intrinsèques aux monnaies virtuelles. Il y a un risque d’arnaque et d’investir dans une coquille vide. Cette technologie manque donc encore de l’aspect auditable. Finalement, il y a un enjeu de souveraineté numérique : la banque de France travaille sur un euro numérique mais on ne sait pas encore s’il sera conçu par des sociétés américaines, chinoises ou des institutions européennes, ou la France.
Perspectives en Europe et Amérique du Nord
Le 26 mai le Bitcoin est repassé au-dessus des 38 000 dollars (ce qui reste loin du pic des 64 000 dollars) après qu’Elon Musk ait annoncé qu’il allait conserver ses actifs en Bitcoin. De plus, ce sont les investisseurs cours-termes qui ont fermé leurs positions tandis que les anciens détenteurs (et donc les investisseurs long-terme) n’ont pas fermé les leurs malgré la baisse et ont conservé leurs BTC. Par ailleurs, certains « mineurs » de Bitcoin nord-américains se sont engagés à publier des statistiques sur l’utilisation actuelle et prévue des énergies renouvelables pour affermir l’image du Bitcoin concernant les investissements durables et écologiques. Ray Dalio qui est un gestionnaire de fonds spéculatifs milliardaire, lui, a également pris la parole pour réaffirmer sa confiance dans le Bitcoin, il préfèrerait en effet posséder des bitcoins plutôt que des obligations. La confiance des investisseurs persiste donc, malgré les épisodes hautement volatiles que le Bitcoin rencontre. Il n’est ainsi peut-être pas étranger que cette confiance persistante des investisseurs long-termes soit liée avec préparation de la régulation qui viendrait protéger les investisseurs des risques les plus importants des crypto-monnaies.
Bernard ATTALI
Président de Gouvernances & Valeurs