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Voeux 2023 du Président de l'I.R.C.E.
Ce 12 janvier, le Président de l'I.R.C.E. présentais ses voeux avant notre diner avec Alain JUILLET, l'occasion de parler du développement de l'institut mais surtout de faire le point sur les dynamiques européennes avec ses nombreuses facettes. Voir allocution et document ci-après
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VOEUX 2023 DU PRESIDENT DE L'I.R.C.E
Excellences, mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs représentant les autorités civiles et militaires, françaises, européennes et étrangères, chers représentants d’organisations diverses, chers membres, invités, sympathisants et amis, merci pour vos présences à cette cérémonie de vœux qui précédera notre premier diner de l’année avec notre membre d’honneur Alain Juillet sur le thème important de « Indépendance, interdépendance et solidarité européenne : un rêve face aux réalités ukrainiennes »
Notre Conseil d'Administration se joint à moi pour vous adresser à vous tous et notamment tous les Européens mes voeux les plus chers de joie, santé, bonheur, réussite, justice et paix pour vous, vos familles, vos proches, vos structures, vos projets, vos pays, vos partenaires et leur environnement dans une même optique d'épanouissement, de force et de maturité intérieure, unis dans la diversité avec le plaisir de vous retrouver tout au long de 2023 afin de faire avancer les dynamiques européennes.
Merci pour les nombreux retours de vœux des administrations, parlementaires, diplomates, industriels, chercheurs, consultants, enseignants, chefs d’entreprises, d’associations et d’organisations diverses, et aux excusés dont nos membres qui nous et vous souhaitent aussi tous leurs vœux en retour
Je commencerai quelques mots pour l’IRCE en lui souhaitant pérennité et l’atteinte de ses objectifs décrits dans notre nouvelle plaquette et notre programme de travail, toujours dans sa position généraliste, indépendante et transverse instruisant à charge et à décharge pour les politiques publiques et l'animations dex écosystèmes. Je remercie les participations variées, les disponibilités et facilitations de certains et les nombreuses et nouvelles adhésions de particuliers et d’entreprises depuis 2 ans avec aussi quelques retours, preuve de la richesse des activités que je peux vous proposer avec des intervenants et des participants diversifiés dans le respect de notre charte. Je souhaite la relance de notre comité scientifique, de nos groupes de travail et particulièrement le développement de nos nouveaux cycle art, culture, histoire et philosophie pour penser, agir autrement et mieux aller de l’avant sur les autres domaines. J’espère que les futurs diners ou autres rencontres mais aussi les nouvelles grandes conférences en préparation seront un succès, que les visioconférences mais aussi désormais les interviews sur une chaine vont attirer de nouveaux auditeurs, que nous pourrons désormais développer nos activités ailleurs qu’à Paris, notamment Londres, Madrid, Rome, Bruxelles, Berlin et dans d’autres pays. J’espère que nous renforcerons nos liens avec les autres institutions et que 2023 verra enfin le développement de nos activités de formation qui nous avaient été demandées dont le cycle long à travers l’Europe.
S’agissant de l’Europe, au-delà de l’UE, sans pour autant développer un discours de politique générale que je fais volontiers régulièrement en réaction à celui sur l’état de l’Union (européenne), j’userai une fois de plus de mon franc parler dans un discours d’équilibre, réaliste et réalisable, à charge et à décharge, au risque de m’accuser d’être encore trop européen et ne pas assez défendre les intérêts nationaux pour émettre quelques souhaits parmi tant d’autres.
Les vœux de baguette magique n’empêchent pas certaines réalités et une certaine sagesse dans une Europe unie dans la diversité, qui ne sont pas que des mots mais bien une réalité même si elle sait se rassembler en période de crise, qui n’est pas uniquement négative pour tout le monde. Nous avons vu aussi que si les rapports de force entre les Etats-Membres se font désormais dans les Conseil ou en Cour de justice, et où la France doit mieux faire valoir ses apports, le canon sonne sur les membres destinataires de l’actuelle politique de voisinage.
L’Europe est finalement le sujet dont les citoyens et les pays parlent le plus, sauf qu’ils n’ont pas toujours les mêmes lunettes. L’Europe ne signifie pas forcément marcher tous à l’unissons dans tous les domaines entre pays ou groupes de pays, et pourquoi pas dans une certaine forme de dépendance dans l’interdépendance avec solidarité, où la confiance n’exclut pas le contrôle ni l’adaptation et où tout est possible entre les administrations et les industriels de différents pays.
J’aborderai quelques aspects parmi bien d’autres en revenant sur les éléments valorisants de notre statut généraliste, permettant de décloisonner les partages de problématiques et les recherches de solutions.
Peut-être faudrait-il profiter des réalités actuelles pour prévoir cette fois une intégration des composantes régaliennes et réellement stratégiques dans la gouvernance, voire assouplir certaines avancées sur d’autres.
Tout d’abord, l’Ukraine avec hélas ce grand laboratoire et cette formidable résistance et résilience soutenue depuis longtemps en souhaitant le respect des peuples, des frontières, l’arrêt des combats, en condamnant les bombardements sur les populations ou les hôpitaux comme dans les guerres anciennes. Mais osons aussi maintenir ouvertes toutes les voies de solutions avec considération des réalités des faits passés et actuels, en revenant avec courage sur les raisons de l’invasion alors que la guerre durait depuis 2014, comme celles qui ont poussé au Brexit, en analysant si les accords de Minsk étaient réalistes ou finalement opportunistes, en souhaitant aussi une reconstruction solidaire. Et d’ailleurs pourquoi ne pas utiliser les actifs russes bloqués pour financer aussi nos besoins découlant de façon indirecte de cette guerre même si nombre d’oligarques sont désormais aussi bannis dans leur pays. Quant à la paix, je n’oublierai pas que l’assassin de Jaurès n’a pas été poursuivi et que la France a tout de même réussi à récupérer ses territoires plusieurs fois annexés par son voisin allemand.
Je souhaite que les relations UE-OTAN, vecteur de travail européen, en détachement et non forcément d’intégration, qui est mal comprise, soient intelligentes et renforcent la notion de protection en cas de nécessité. Le récent communiqué que nous venons de publier renforce la coopération sans la définir concrètement, et montre une forte protection, en plus qu’une possible complémentarité. Je souhaite que la France réussisse à mieux faire valoir ses apports avec intégration des petits pays qui peuvent aussi lui être un soutien plutôt que la suivre ;
Je souhaite de nouvelles intégrations au sein de l’UE avec des réalités prises en compte s’il s’agit encore d’urgence, le nombre n’empêchant pas le fonctionnement, comme dans d’autres pays à structure fédérale et/ou confédérale à dimension encore plus large, ou alors il convient d’en changer.
Je souhaite des fonds structurels revus cette fois vers les pays fondateurs qui ont besoin de nouvelles approches structurelles avec des actions plus fortes et ciblées et moins politiquement soupoudrées
Je souhaite que le moteur, plutôt que le couple, franco-allemand sache fonctionner avec ses éléments communs mais aussi ses parties complémentaires chaude et froide pour continuer à entrainer l’Europe avec tous ses membres avec aussi ses moteurs auxiliaires
Je souhaite aussi que l’interdépendance avec les Etats-Unis, son administration et ses entreprises, notamment les Gafam, même si sans doute désormais apatrides, se fasse dans le respect d’une certaine autonomie de décision européenne sur les choix à adopter, que certains pourront appeler de souveraineté même si certains mots doivent sans doute être remplacés pour avancer sans émotions individuelle, comme le font les régions de façon plus détachée
Je souhaite que les institutions s’intéressent plus à celles et ceux qui ne bougent pas et développent une meilleure communication avec les autorités locales pour montrer ce qu’elle fait pour eux Je souhaite aussi que les autorités nationales ou locales reprennent les éléments de communication de l’UE sans les détourner à leur profit, avec leur regard et avec leurs mots
Je souhaite que certaines nations montrent l’exemple pour une solidarité économique, financière, énergétique et commerciale ou sur la recherche, de façon prospective sans avoir besoin de la planche à secousse chinoise ou russe voire même étasunienne sur l’acier, la porcelaine, le numérique, l’espace, etc... pour mieux montrer les axes de protection avec pourquoi pas un Inflation Reduction Act européen avec enfin un volet Buy European Act « raisonné », pour ne pas dire préférence européenne et modèles exportables, acceptable par tous et peut-être devrions-nous mieux penser le « European by Design » en regardant aussi ce qui existe déjà au profit des autres.
Je souhaite qu’un certain nombre d’agences européennes, notamment dans l’aéronautique, le numérique, la finance, l’environnement, puisse enfin établir un modèle européen exportable avec définition de possibles labels acceptables par les nations modèles et harmoniser au besoin les dispositifs d’export, mis aussi que certaines agences non liées structurellement à l’UE prennent toute leur place, comme par exemple l’OCCAR. Je souhaite notamment que la sous-traitance industrielle croisée se généralise avec transparence et réalisme, voire aussi que, comme pour les offsets export, que les grands maitres d’œuvre profitent des marchés dans les différents Etats membres pour pousser à des coopérations entre leurs sous-traitants historiques et ceux locaux et compétents qui auraient pu obtenir des marchés.
Je souhaite que les institutions agissent de façon plus intelligentes et décloisonnées avec audace comme elles l’ont fait sur l’achat d’armes et les médicaments avec désormais une politique industrielle mais dans le respect des traités certes évolutifs et si possible avec utilisation des sciences sociales
Je pourrais aborder bien d’autres sujets que nous traitons comme les aides agricoles, la consolidation de la politique monétaire et financière par groupes de cohérences économiques, les solutions d’isolement et de financement de la dette, les difficiles alignements des politiques fiscales et sociales…
mais last but non least, celui de la transition écologique doit aussi et surtout reprendre le devant de la scène avec une meilleure intégration de la notion de santé pour une plus grande prise de conscience individuelle au profit des consommateurs mais aussi voire surtout des producteurs et de leurs animaux. Reste aussi à savoir comment qualifier et définir des critères de choix et d’éthique pour le financement, comme par exemple aussi pour les nanotechnologies.
Bien entendu je terminerai par mes vœux du diamant que vous connaissez désormais. Comme le diamant issu des profondeurs de la terre, l'Europe ne se fera pas en un jour et son origine est ancrée au plus profond de notre histoire. Comme le diamant, l'Europe ne sera, pas non plus, façonnée ensuite en un jour et il convient d'y apporter une attention bienveillante à chaque instant. Comme le diamant, qui brille de mille facettes, qui en font ensemble sa rareté et son effet précieux, l'Europe est éclatante, attrayante, enviée et riche, par sa diversité et l'interdépendance de ses territoires, de ses peuples et de ses compétences. Elle peut avoir plusieurs apparences et briller différemment en fonction de son environnement. Comme le diamant, elle pourra avoir quelques imperfections, qui feront son caractère, mais qui pourront aussi être gommées pour la rendre plus belle. Comme le diamant qui ne se brise pas, l'Europe sait être la plus forte. Et comme le diamant, l'Europe est éternelle
Meilleurs vœux 2023 !
François CHARLES
Président
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