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Publié par I.R.C.E. - Institut de Recherche et de Communication sur l'Europe - Le Think et Do Tank des dynamiques européennes

Dans le cadre de nos travaux notamment sur la politique de voisinage, dont immigration et la sécurité, Nous vous proposons une rétrospective d'une chronique de 4 jours sur France Culture  d'avril 3023 pour aborder la notion de murs et frontières européennes et le thème des « Errances de la politique migratoire européenne » sur France Culture

Ci-après les introductions, invités et podcasts

Lundi 24 avril 2023 :

Alors que des migrants meurent chaque jour en traversant les frontières les séparant de l'Europe, les 27 cherchent à leur opposer davantage d'entraves en payant leurs États d'origine ou ceux sur leur route. Une externalisation de la gestion des migrants souvent au détriment des droits humains.

Avec
  • Camille Le Coz Chercheuse au sein du think tank Migration Policy Institute
  • Matthieu Tardis Cofondateur de Synergie Migrations, spécialiste des politiques de migrations européennes et des réfugiés
  • Olivier Cahn Professeur de droit pénal à l'université de Cergy, et spécialiste de la politique de maintien de l'ordre, membre du CESDIP

En hurlant nous arrive un furieux zéphyr qui souffle en ouragan. La rafale renverse le mât et fait pleuvoir tous les agrès à fond de cale. Le mât frappe au front le pilote et lui brise le crâne. Zeus tonne en même temps, et foudroie le vaisseau. Mes gens sont emportés par les vagues; ils flottent autour du noir croiseur, pareils à des corneilles. Le dieu leur refusait le voyage” Homère, L’Odyssée

Il n’y avait plus eu autant de morts en Méditerranée depuis 10 ans : entre janvier et mars 2023, 441 personnes ont perdu la vie dans les eaux de la Méditerranée selon l’Organisation internationale pour les migrations. L’organe des Nations unies avertit l'opinion sur le sujet : “les retards et les lacunes dans les opérations de recherche et de sauvetage, menées par les États, coûtent des vies humaines”.

Mardi 25 avril 2023 : 

Depuis janvier 2023, l’Italie redevient la principale porte d’entrée vers l’Europe. Plus de 33 000 personnes ont débarqué dans le sud du pays, contre 7000 en 2022. La présidente du Conseil des ministres Giorgia Meloni, élue sur des promesses de fermeté, a instauré l’état d’urgence migratoire.

Avec
  • Marie Bassi Maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Nice
  • Marc Lazar Professeur émérite à Science Po, président de la School of government de la Luiss à Rome
  • Cristina Brovia Chercheuse en sciences politiques, autrice de la thèse intitulée “Migrants de saison : les camps de travailleurs agricoles étrangers comme problème public : le cas de Saluzzo”

Le 26 février 2023, une embarcation provenant de Turquie a fait naufrage au large de la Calabre. À son bord, des Iraniens, Afghans, Pakistanais, hommes, femmes, enfants et un nouveau-né, des exilés qui essayaient de rejoindre les côtes européennes. 86 se sont noyés au cours d’une tempête. Leur bateau s’est brisé sur les rochers, au petit matin, à quelques mètres des côtes.

Le pape a rendu hommage à ceux qui ont porté secours aux survivants. De son côté, la présidente du Conseil Giorgia Meloni a dénoncé la “traite des êtres humains”, seule responsable selon elle de cette tragédie. Dans la foulée, le gouvernement a décrété, le 11 avril, l’état d’urgence migratoire, de sorte à pouvoir prendre rapidement de nouvelles mesures coercitives contre l’immigration clandestine. Une réponse à la hausse des arrivées observées en Italie ces derniers mois, mais également une façon pour Giorgia Meloni et son parti d’extrême-droite, Fratelli d’Italia, de tenir leurs promesses de campagne.

mercredi 26 avril : voir le lien également ci-après

Jamais le surnom "d'Europe forteresse" n'a été plus justifié : alors que les États-membres dressent des murs et se dotent d'arsenaux sans cesse plus sophistiqués, le budget de l'agence de protection des frontières européennes a atteint le record de 5,6 milliards d’euros pour la période 2021-2027.

Avec
  • Olivier Clochard Géographe au laboratoire Migrations internationales, espaces et sociétés du CNRS et de l'Université de Poitiers, membre du réseau Migreurop et fellow de Institut des Convergences Migration
  • Denis Duez Professeur en science politique à l'Université Saint-Louis-Bruxelles
  • Elsa Tyszler, Sociologue, chercheuse au CNRS et spécialiste de Ceuta et Melilla

Murs en béton, grillages, clôtures surmontées de barbelés... Depuis une vingtaine d’années, les barrières physiques se multiplient aux frontières de l'Union européenne. Sur les territoires hongrois, espagnols, grecs ou encore bulgares, ce sont désormais 13% des frontières terrestres de l'Union européenne qui sont clôturées. Et puisque les murs ne suffisent pas, ce sont désormais des caméras, des drones de surveillance et tout un arsenal numérique qui sont déployés aux frontières. Objectif : dissuader ou empêcher toute personne d’entrer illégalement sur le territoire.

Si la protection des frontières reste du ressort de chaque Etat, c’est bien d’un enjeu européen dont il s’agit. En 2005, l’Union créait Frontex, une agence chargée d’épauler les Etats dans le contrôle des frontières. Devenue en 2016 une véritable agence de garde-côtes et garde-frontières, les moyens qui lui sont alloués sont en forte augmentation. Présente dans 20 pays elle peut compter sur un budget de 5,6 milliards d’euros pour la période 2021-2027 (contre 6 millions en 2005) tandis que ses effectifs devraient monter jusqu’à 10 000 agents.

Jeudi 27 avril :

En Europe, la crise migratoire ne laisse pas tout le monde indifférent. Certains citoyens, sensibles à la grande détresse de personnes migrantes, s'engagent pour leur venir en aide. Certains points chauds migratoires sont ainsi devenus le cœur d'un réseau de militants venus de toute l'Europe.

Avec
  • Chloé Allen Doctorante en anthropologie au laboratoire d’anthropologie prospective de l’université de Louvain-la-Neuve
  • Luca Giliberti Sociologue à l’université de Parme, chercheur associé au laboratoire Urmis de l’université Côte d’Azur et auteur de la thèse Une vallée frontalière – Parcours néoruraux, mobilisations sociales et solidarité avec les migrants dans la Vallée de la Roya
  • Matthijs Gardenier Sociologue et chercheur postdoctoral à l’Observatoire des discriminations à l’université de Montpellier III

20 novembre 2020, à Gran Canaria. Le port d’Arguineguin, généralement arpenté par des touristes venus grappiller quelques jours de soleil dans cette petite ville des Canaries, n’a plus rien d’un lieu de villégiature. Sur la jetée s’est improvisé à la hâte un camp de fortune, où 2 000 migrants venus du Maroc et d’Afrique de l’Ouest sont entassés à même le sol, dans des conditions déplorables. Face à cet afflux d’exilés, comme ce fut le cas dans les autres nœuds migratoires sur la route de l’Europe -Lesbos, Vintimille, Calais- les réactions des habitants divergent. L’émoi compassionnel pousse des citoyens jusqu’ici très éloignés de la politique à agir à leur mesure : distribuer un repas, ouvrir sa maison pour une nuit, voire militer dans des collectifs plus structurés. D’autres craignent déjà pour la manne touristique, principale ressource économique de l’archipel, et demandent le départ des migrants.

Partout en Europe, cette confrontation à la détresse a suscité raidissement mais aussi solidarité, au point de faire de ces zones frontalières de nouveaux espaces de mobilisations où cohabitent habitants mûs par un devoir moral, militants de toute l’Europe venus combattre une politique migratoire jugée inhumaine ou encore hostilité de locaux frayant parfois avec l’extrême-droite.

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