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Publié par I.R.C.E. - Institut de Recherche et de Communication sur l'Europe - Le Think et Do Tank des dynamiques européennes

Après une vive inquiétude, les europhiles roumains viennent de voir leur candidat accéder à la Présidence du pays. Il va peut-être en être de même en Pologne, avec une abstention importante, même si le candidat de la coalition a deux points d’avance au premier tour face à deux sérieux adversaires anti UE dont du PIS, dans un pays où les cofinancements affichés partout dans le pays ne compensent pas le sentiment de nouvelle dépendance vécue envers l’Union Européenne, qui tente d’imposer un moule trop large surtout pour celles et ceux qui ne bougent pas, alors que sont slogan reste unis dans la diversité. Sans oublier une sensation de pardon obligé envers certains pays redevables, récupéré sans doute par la Russie mais également par les Etats-Unis avec lesquels ils est impossible de se froisser.  

Par François CHARLES

Economiste, expert stratégie, organisation, relations européennes et internationales, ancien responsable d’affaires industrielles de défense dont OTAN, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E.)

Alors que nous reconnaissions dès 2015 la Pologne comme nouveau moteur au centre de l’Europe en recevant notre premier ambassadeur européen, il apparaissait clairement que le discours, ensuite remodelé pour être plus acceptable, montrait que l’effet de levier de l’UE n’était pas vraiment considéré face au dynamisme bien réel du pays qui s’était rebâti sur une page quasi blanche à l’instar de sa capitale détruite à 80%. Il ne s’agissait même pas de considérer le deuil de la déception de trop grandes promesses, souvent faites par les candidats locaux plus que par l’UE, de trop grandes attentes des citoyens imaginant avoir une baguette magique, ou de reprendre l’exemple du Brexit.

Rappelons aussi qu’en Pologne, qui fournit une grande partie des troupes du PPE au Parlement européen, contrairement à la souris française, tout le monde est à droite, que les nationalistes forts sont surtout à l’Est du pays, et non forcément répartis, comme en France, entre villes et campagnes et que si Donald Tusk, désormais chef de la coalition législative, représente son pays au Conseil européen, le président est loin d’avoir un rôle secondaire.

Mais le débat n’est pas qu’économique. Il repose aussi sur l’immigration illégale dans un pays, d’où j’écris ces lignes, où il n’y a quasi aucune personne de couleur, aucun voile, qui diffuse des images de violences de la France, dont les électeurs vont voter en faisant le signe de croix, comme les footballers espagnols mais qui introduit désormais systématiquement la langue ukrainienne dans ses musées ou documents.

Le débat est social même si non forcément assumé, avec des militants anti-avortement qui sont capables de faire des bruits assourdissants devant la Diète tout en se protégeant les oreilles, que n’ont pas le droit de faire les pauvres policiers chargés de les encadrer. Si tout le monde semble s’accorder sur les affaires de défense, avec des commémorations régulières et des expositions de matériels, le pays achète de façon équilibrée avec les Etats-Unis et d’autres pays hors UE, sans préférence européenne sinon « substantielle » comme la Roumanie, alors que la Hongrie l’est à 80% européenne.

Même avec la dynamique Weimar que la population ne connait pas, on voit bien aussi que le pays, qui a certes des attitudes très allemandes par l’histoire, n’est pas encore réellement ami avec son grand voisin, qui n’a payé aucun dommage de guerre, ne serait-ce que par solidarité, ni d’ailleurs à la France, comme le soulignent en off certains grands élus de la République, mais qu’il est interdit de dire officiellement devant la fragilité du couple qui se parle le soir par commodité et obligation entre la poire et le fromage, ou du moteur dont le joint de culasse commence à fuir entre la partie chaude et la partie froide. La Grèce s’en souvient aussi mais a eu besoin du soutien allemand pour l’euro, comme d’ailleurs la France pourtant initiatrice.

Elections présidentielles délicates en centre Europe
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