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Publié par I.R.C.E. - Institut de Recherche et de Communication sur l'Europe - Une nouvelle vision européenne

Le 22 février avait lieu une conférence organisée par l'Association France - Russie au nouveau centre culturel russe, sur le thème "Le monde vu par la Russie" avec Son Excellence M.  Alexeï Mechkov, nouvel ambassadeur de Russie en France et ancien vice-ministre russe des Affaires étrangères. Commentaires F. Charles en fin.

Rappel de deux catastrophes aériennes civile et militaire en Syrie en évoquant l'origine étasunienne des armes (...). 60% des Français ne pensent pas que la Russie est européenne mais rappelle que Pierre le Grand prenait Louis 15 dans ses bras (...) Reconquête des positions d'avant 90 en renforçant la position économique et militaire. Symbole de la fermeté sur le choix de la défense de valeurs. Pas de fin de l'histoire car l'histoire n'a pas de fin. Reconnaissance que les tensions ont des racines plus profondes que les problèmes récents avec l'Ukraine et les Etats-Unis. Choix historique du futur, soit monde bipolaire, soit monde prenant en considération toutes les approches. manque de compréhension de l'identité russe.  Suite arrêt de l'URSS et mur de Berlin, euphorie à penser que seul l'occident subsiste (...). On parle beaucoup de la menace russe mais on oublie que 750 000 soldats ont été retirés d'Europe et 100 000 chars. Regard inquiet sur l'expansion de l'OTAN à l'est jusqu'aux frontières; s'y confronter ou accepter le monde actuel ? Russie non isolée car dans le club des BRICS. Volonté de renforcer les dialogues. Se rappeler de de Gaulle et l'Atlantique à l'Oural. Trouver des initiatives car toute l'Europe a un avenir commun. Rappel du climat propice de 2013. Nouvelles initiatives avec la communauté eurasiatique, route de la soie. Sanctions mais échanges inchangés avec Etats-Unis. UE partenaire sûr ? Importance du gaz. Allié en Syrie avec Iran contre Daesch. 

Ne répond pas la question sur l'identité de défense européenne et sa nouvelle dynamique au sein de l'OTAN ni à la possibilité de dissocier l'Europe de l'Ouest des Etats-Unis; commente le fait que les anciens PECO veulent se qualifier pays du "centre" Europe (incluant de facto finalement la Russie dans la grande Europe) en mettant en avant une anecdote de considération géographique.

Il sera intéressant de confronter ces éléments à notre dîner avec V. Fédorovski, à l'Ambassadeur d'Ukraine mais également à l'événement en préparation avec M. Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie

 

"LE MONDE VU PAR LA RUSSIE" Conférence de l'Ambassadeur de Russie en France
"LE MONDE VU PAR LA RUSSIE" Conférence de l'Ambassadeur de Russie en France
"LE MONDE VU PAR LA RUSSIE" Conférence de l'Ambassadeur de Russie en France
"LE MONDE VU PAR LA RUSSIE" Conférence de l'Ambassadeur de Russie en France
"LE MONDE VU PAR LA RUSSIE" Conférence de l'Ambassadeur de Russie en France

Commentaires FC :

Nous étions invités par nos contacts en Russie et non directement par l'Alliance. Cette intervention était volontariste, quelque peu inquiétante, et souvent ambigue, conforme au double jeu, tournée contre les Etats-Unis et une Europe dépendante, voulant casser la spirale de sentiment d'infériorité. Elle devait être écoutée avec bienveillance et ouverture, comme nous le faisons avec la Turquie, en présence d'un auditoire français acquis à la cause russe ainsi que russo-française, reprochant une absence de vision de la part des occidentaux et refusant toute responsabilité russe dans la crise actuelle. Autant la France ne veut pas se froisser avec la Turquie depuis Napoléon, autant la Russie ne veut pas se froisser avec la France surtout depuis de Gaulle et même profiter de ce terrain favorable comme en 1955 en la poussant à ne pas réarmer l’Allemagne et donc à faire cavalier seul à l’OTAN, comme elle le fit ensuite d’ailleurs. 

Ce discours est proche de celui du Président de la République de Turquie qui retourne volontiers les accusations contre leurs auteurs et veut redonner la dimension que son pays avait pendant longtemps, comme nous l’entendons nettement désormais en turc à Paris. Il est également de celui de la Hongrie qui semble nostalgique d’une ancienne grandeur.

V Poutine, qui n’a pas fait le deuil, comme Hitler en son temps, de la grande Russie forte et respectée, voire crainte, a reconnu la force du président Erdogan qui  n’a pas donné trois avertissements pour abattre un avion de chasse russe et qui sait aussi pratiquer parfaitement le double jeu, même avec l’Europe et les Etats-Unis bien que faisant partie de l’OTAN. Alors que tout le monde craignait que l’étincelle russo-turque ne provoque un feu généralisé, V. Poutine et P. Erdogan travaillent désormais ensemble sous le couvert du discours et de l’alibi anti-terroriste. Nous verrons jusqu’à quand. L’allié iranien de circonstance marque un ancrage anti-étasunien évident et une attitude inconditionnellement opposée à l’Occident. Notons également qu'il existe des Russes et des Turcs qui redoutent la mise au ban de leur pays accusés de tous les maux par ses agissements et qui redoutent donc les suites de l'élection très orientée de V. Poutine.

Au-delà des traditionnelles réflexions stratégiques d’ornière, un certain nombre de questions se posent comme nous les aborderont plus après.

En préambule, notons bien que pour qu’une discussion, voire une négociation, et d’autant plus une gestion de crise, soit efficace, validable et durable, il est nécessaire de vérifier les connexions des zones d’écoute active entre les participants avant d’aller tenter de traiter les problèmes sous peine d’échecs, parfois sous le couvert de croyance de succès et de perdre du temps au profit du meilleur joueur. Une volonté partagée de l'autre partie d’aller de l'avant sera requise, avec parfois une « prise d’ascenseur » transactionnel avec une certaine dépense d’énergie sachant également que le curseur de l’interdépendance de maturité ou « win-win » pourra être équitable et non égal, soit donc différent que 50/50. Les conflits seraient bien vite résolus si les machines s’en chargeaient de façon objective, sans émotion et sans éloquence. Cette situation de tension « humaine » est tout à fait identique dans la politique locale, nationale ou dans notre vie quotidienne avec les gens qui nous entourent. Certains se veulent plutôt empathiques, d'autres plutôt parfaits, d'autres plutôt forts et d'autres simplement créateurs de liens sans prendre de responsabilités. Certains dévoilent plutôt de l’introversion ou de l’extraversion, prennent leurs informations de façon pratico pratique ou alors de façon globale, prennent leur décision la tête froide ou avec le cœur et d’organisent de façon structurée ou de façon flexible. Même si chaque nation semble différente, tous les profils y sont représentés et le président élu ne reflète pas forcément le profil psychologique ni la pensée de base de la population. Il en est de même pour les contre leaders qui viennent souvent chercher leur public dans les campagnes profondes pour parfois ensuite les abandonner, comme on l’a vu au Royaume-Uni pour le Brexit. Il est enfin primordial de laisser souvent une meilleure solution de rechange (MESORE) à l’adversaire pour éviter toute velléité de revanche. Ces questions pourront faire l’objet de discussions si un prochain déplacement du président de l’I.R.C.E. prévu en Russie se confirme.

Abordons donc les questions si possible de façon objective en essayant de répondre pour soi et pour les autres, ce qui sera naturellement plus difficile pour certaines personnes considérant ce qui a été dit plus avant.

Pourquoi avoir évité de répondre à certaines questions posées en conformité avec nos travaux à charge et à décharge généralement appréciés sauf quand ils gênent certaines dynamiques d'ornière et de jeux psychologiques incessants, non uniquement en Russie et qui pourtant étaient les « bonnes questions » comme celles qui vont suivre ?

Parlons-nous des Russes ou des dirigeants ? Les campagnes profondes russes et étasuniennes, voire françaises sont-elles vraiment différentes ?  Comme dit plus avant, que nous enseignent les votes séparatistes qui ensuite sont abandonnés par les instigateurs ? Est-ce bien le jeu des dirigeants qui pourraient être discrédités si le peuple s'apercevait que l'autre n'est pas le diable qu'on leur prédit comme autrefois entre Français et Allemands et de faire croire aux populations que chiens et chats ne peuvent pas vivre ensemble et qu’il en est toujours de la faute de l’autre ?

V. Poutine et les Russes comprennent-ils eux-mêmes l'Occident ? La position de la Russie de parent et de mari trompé envers les anciens pays dits « satellites » pourra -t-il accepter que des pays, qui eux aussi ont eu une histoire, veulent rentrer dans l'OTAN pour se protéger sans forcément appeler l’OTAN à envahir la Russie par revanche ? La Russie se rappelle-t-elle qu’elle était membre associée de l'OTAN ? Comment la Russie analyse-t-elle le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN ?

La guerre froide est plus un langage de sourd et un rapport de force et on voit mal comment avoir confiance l’un de l’autre pour affronter le terrorisme. Que restera-t-il de la camaraderie actuelle Russie-Turquie-Iran au moment du partage multiple, y compris territorial, après la fin du ratissage ? Quelle sera leur capacité finale à s’entendre sur la reconstruction syrienne où l’Europe s’est exclue d’elle-même pour ne pas avoir affaire à Bachar El Assad.

Si une majorité de Français considèrent que la Russie n’est pas européenne, n’est-ce pas dû à l’attitude face aux Européens ?

La Russie, qui se dit européenne, mais peut-être avec d'autres valeurs, est-elle capable de faire son deuil ou veut-elle absolument rester dans une Europe ancestrale jusqu’au 18° siècle luttant pour conquérir des territoires comme la Chine le fait volontiers ? Pourquoi revient-elle en arrière sur certains actes quand elle s'aperçoit qu'elle risque de perdre le lien de dépendance définitivement comme avec l'énergie ? Les Russes ne font-il pas de projection psychologique en croyant que l’extension de l’UE et de l’OTAN s’y apparentent ? Pourquoi certains russes rappellent encore que Kiev est la mère des villes de l’ancienne Russie et que l’Ukraine est donc toujours russe ? V. Poutine devrait se demander pourquoi l’Autriche et la Hongrie ne revendiquent pas de la même façon leurs anciennes possessions même si la seconde le rappelle parfois ?  Comment la Russie considère-t-elle l’ONU et son Conseil de sécurité ?

La Russie, et d’ailleurs la France, peuvent-elles comprendre que, même si l’OTAN est une affaire européenne financée largement par les Etats-Unis, dont l’opinion publique ne voulait pas par deux fois venir faire la guerre en Europe, cette dernière est appelée largement par la majorité des pays européens encore parfois par l’alibi du manque de confiance mais également ses capacités d’intégration, et qu’il est difficile de demander sa dissolution mais qu’il reste possible de créer une entité européenne plus autonome en son sein, en lien avec les Etats-Unis et non guidée par elle, si tant est qu’elle le soit d’ailleurs réellement.

L'Occident est-il capable de comprendre que certains personnes, d'autant plus dirigeantes de pays, peuvent être blessés par certains actes "normaux" qui doivent dans certains cas être davantage mûris pour être réalisés ? Peut-on comprendre qu’une solution occidentale n’est pas forcément applicable, voire immédiatement applicable à l’est ?

Faut-il aller toujours dans un sens ou dans un autre de façon binaire ? Y-a-t-il cohérence avec les propos tenus sur une demande d’approche globale ? Pourquoi les personnes fuyaient l'est et non l'ouest ? N’est-ce pas finalement un déni d’identité ? Pourquoi des Russes sont-il inquiets de nouveaux murs suite à la réélection de V Poutine ?

Dans une certaine mesure la haine contre l’Occident ne vient-elle pas d’un mauvais ressentiment des attitudes de consommations quand on sait que les Russes étaient capables de laisser courir normalement les production d’ampoule inusable alors que les Etats-Unis ont arrêté celles du nylon inusable pour renouveler le marché par l’obsolescence programmée ? Mais les dirigeants russes n’en tirent-ils pas profit comme aux Etats-Unis ?

Quelle sont les règles du jeu à comprendre ? Faut-il perdre son temps à jouer constamment ou faut-il répondre par la force pour éviter finalement la guerre que la Russie n'est pas prête à faire sauf alliée à la Chine qui a bien autre chose à faire pour l'instant ?

Pourquoi la France est-elle un terrain de communication, d’influence et de liens historiques avec un dialogue spécifique vers la France ?

Pourquoi la Russie et la Turquie parlent-elles souvent de De Gaulle et de la France forte et indépendante qui, avant 68 et il n'y a pas si longtemps, muselait encore la radio et la télévision dans une certaine démocratie à sa façon, et qui avait repris la main en 1968 suite à son lâcher prise de Bade Baden quand Pompidou, même élu ensuite, avait choisi le dialogue qui avait ouvert la brèche à la déstabilisation mais avec une planche à secousse finalement socialement bénéfique ? Pourquoi les Français ressemble-t-ils donc tant aux Russes plus qu’avec les Allemands ? Les Francs qui ne sont pas des Gaulois ne sont-ils pas issus de l’est ? Pourquoi de nombreux  Français soutiennent ils plus les Russes que les Américains ?

Sommes-nous retournés dans la guerre froide ou s'agit-il d'une paix froide ? Pourquoi les pays baltes sont-ils si méprisés ? La Russie accepterait-elle de renouer un certain dialogue ? Pourquoi les Russes pensent-ils que l'occident va les agresser quand la crainte est identique en face ? Certes l'attitude du nouveau président étasunien n'était pas forcément rassurante pour la Corée du Nord et n’a jamais émis d’initiative à l’est sauf pour protéger l’Ukraine mais les Européens seraient ils forcément solidaires d'une telle initiative ?

Pourquoi s’associer contre le terrorisme d’un côté et envoyer encore des avions survoler les territoires souverains de l’autre sauf à considérer peut-être qu’ils ne le sont pas ? Pourquoi les avions russes testent-ils l’organisation de l’OTAN qui fonctionne très bien mais surtout pour montrer que l’on est toujours là ? Mais peut-être surveillent-ils les terroristes en Europe comme ils le faisaient avec les camions d’essence rentrant en Turquie ?

Les Européens doivent-ils aussi abattre un avion militaire russe au dessus de leur territoire ou expulser des diplomates suite à un cas typique de règlement de compte du « mari trompé » par plus attrayant que lui, pour se faire respecter tranchant ainsi avec la ligne rouge étasunienne franchie sans sanctions en espérant toujours la négociation ?

Que veut dire V Poutine quand il se demande s’il peut avoir confiance à ses « partenaires » européens ? L’identité franche et honnête européenne quoique dispersée et diverse ne pourrait-elle pas être reconnue ? Quels seraient les signes de confiance que les Occidentaux pourraient attendre et recevoir de la Russie ?

Que cherche vraiment la Russie en échange de la fin des combats en Ukraine ? Quels ont été les vrais éléments déclencheurs ? Pourquoi cacher que des soldats russes ne sont pas partis se faire tuer en « vacances » et que les soldats russes sans cocarde étaient en Crimée faisant aussi comme les Américains et des avions sans couleurs pour Cuba ? Mais peut-être est-ce intelligemment fait pour ne pas déclencher de guerre ouverte ?

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