GRAND SUCCES - Mardi 22 septembre - JC TRICHET : LA GEOPOLITIQUE DE LA MONNAIE
Une des définitions de la géopolitique (du grec γη « terre » et πολιτική « politique ») pourrait être l'interdépendance entre le positionnement géographique d'un Etat, de son groupe d'appartenance, de ses voisins, de son continent et prochainement de l'espace avec ses conséquences économiques, industrielles, climatiques, relationnelles, politiques, militaires, environnementales, sociales, humaines ... avec des réalités sont différentes si l'on possède de l'eau, du pétrole, des terres riches ou pauvres, des sources d'énergie, un accès ou non à la mer, si l'on est plutôt peuple des plaines ou des montagnes, si l'on possède un ou 10 voisins, si ce ou ces derniers sont de petits ou de grands pays.
Dans le cadre de notre cycle de géopolitique,
M. François CHARLES, Président de l'I.R.C.E, avait le plaisir d'accueillir, sur invitations dans le respect des règles sanitaires
M. JEAN-CLAUDE TRICHET
Président du Conseil d’administration de l’Institut Bruegel Président de la Commission Trilatérale pour l'Europe Ancien Président de la Banque centrale européenne Gouverneur Honoraire de la Banque de France
en présence de nombreuses personnalités (Etat, industrie, parlementaires, diplomates, économistes)
sur le thème
« LA GEOPOLITIQUE DE LA MONNAIE»
avec une intervention très apprécie dans son expertise, sa pertinence, la richesse et la finesse de son analyse
Ce dîner s’inscrivait dans notre cycle de géopolitique avec une approche globale où pourront être abordés de nombreux sujets sous la règle du Chatham House et Charte I.R.C.E.
merci aux 130 participants avec de nombreuses personnalités présentes dont les généraux directeur de l'IHEDN, commandant l'école de guerre, commandant de l'Espace, les députés Bolo, Descrozaille, le sénateur Richard, les ambassadeurs ou conseillers d'Allemagne, Suède, Suisse, République tchèque, Lituanie, Palestine, Portugal, Slovaquie, Pologne, les dirigeants ou représentants des très nombreuses entreprises ou organismes dont Safran, Naval Group, Atos, Airbus, Crédit Suisse, Nexter, L'Oréal, Caisse des dépôts etc...
VOIR COMPTE RENDU PLUS APRES
dont le voeux de "coup de baguette magique" :
Que tous les Européens fervents, sans exception, puissent reconnaître qu’il y a 70 ans nous n’étions rien que l’on peut se convaincre que l’on est capable de faire beaucoup et de grandes choses. Il reste énormément à faire avec arrache-pied et confiance.
Que certains fervents Européens, qui jugent l’Europe très fragile, ne disent plus qu’il faut faire des choses importantes et immédiatement sous peine de dislocation. La confiance est un élément fondamental pour pouvoir continuer à bien progresser et annoncer la fragilité est souvent la provoquer. Souvenir de la crédibilité montante de l’euro, au départ hypothétique entre 1 an et 8 mois avant sa création, qui a poussé New York à devoir finalement s’engager fébrilement dans la préparation de l’arrivée de l’euro. Grande confiance dans l’Europe
COMPTE RENDU TELECHARGEABLE
DINER du 22 SEPT 2020 – M. JC TRICHET
Accueil de 19h15 à 20h : musique avec intermède chant
20h : Introduction par le Président François CHARLES
Monsieur le Gouverneur, vos Excellences, Mesdames messieurs les élus, messieurs le Généraux, mesdames, messieurs représentant les autorités civiles et militaires, présidents ou représentants d’entreprises, d’associations ou d’institutions françaises et étrangères, nouveaux participants et nouveaux membres, anciens intervenants et membres d’honneur, chers amis,
Merci de vos présences pour ce nouveau dîner mensuel de l’IRCE consacré à la politique générale et la géopolitique notamment sur les forces motrices européennes sur lesquelles nous essayons de travailler avec originalité. Merci notamment à toutes celles et ceux qui ont reporté leur inscription avec intérêt confiance et fidélité lors des multiples reports et bien entendu à notre invité qui a bien voulu maintenir son intervention. Merci à nos musicien pour cet accueil musical et que nous entendrons ensuite également.
Nous excuserons les absences exprimées de très nombreuses personnes et personnalités d’horizons et domaines variés, qui ont salué cet événement et qui auraient aimé se joindre à ce dîner, et je ne les citerai pas tous tant la liste est grande et particulièrement les personnes récemment victimes du virus qui ont du annuler leur participation
Nous sommes ce soir, de façon remarquable, 17 nationalités différentes et 130 personnes. Nous aurions pu être davantage mais avec un certain risque en cette période de crise sanitaire où nous respecterons au maximum les mesures afin que cette soirée reste un événement positif. Aussi nous vous demanderons de ne retirer vos masques que pour vous restaurer. Vous pouvez utiliser ceux fournis par notre partenaire M. Tankere de la société Texinov, excusé ainsi que les gels mis à votre disposition, où nous aurions aussi pu avoir un partenaire… Et bien entendu de bien vouloir vérifier que vous téléphone est devenu silencieux.
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L’Europe est finalement le sujet dont les citoyens et les pays parlent le plus, sauf qu’ils n’ont pas toujours les mêmes lunettes. L’Europe ne signifie pas forcément marcher tous à l’unissons dans tous les domaines. Elle peut fonctionner par ses identités diverses par pays, au sein même de ces pays et par groupes de pays.
Comme vous le savez, l'Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E), organisme associatif indépendant, apolitique et généraliste, œuvre sur les politiques publiques et les dynamiques entre acteurs à travers de nombreux sujets de gouvernance et de thématiques particulières par des publications, des études, des événements, des idées et des projets généralement reconnus innovants considérant les réalités et les options mesurables, réalistes, réalisables et déterminées dans le temps.
Dans une approche constructive, à charge et à décharge, nous recherchons «ce qui est bon pour l'intérêt général européen» tout en considérant les aspirations de chacun de ses membres avec généralement l’identification des éléments communs et la considération des différences à prendre en compte à valoriser sans blâmer. Nous sommes en relation avec le monde étatique et parlementaire, l’écosystème scientifique et industriel, les ambassades et avec de nombreuses DG et agences européennes, permettant des échanges transverses, la valorisation et l’optimisation des processus.
Une des définitions de la géopolitique du grec γη « terre » et πολιτική « politique » pourrait être l'interdépendance entre le positionnement géographique d'un Etat, de son groupe d'appartenance, de ses voisins, de son continent et prochainement de l'espace avec ses conséquences économiques, industrielles, climatiques, relationnelles, politiques, militaires, environnementales, sociales, humaines ...
Les réalités sont différentes si l'on possède de l'eau, du pétrole, des terres riches ou pauvres, des sources d'énergie, un accès ou non à la mer, si l'on est plutôt peuple des plaines ou des montagnes, si l'on possède un ou 10 voisins, si ce ou ces derniers sont de petits ou de grands pays.
Devant un auditoire une nouvelle fois de qualité, d’horizons et de nationalités diverses, afin d'apprécier tout regard permettant une certaine prise de conscience de fonctionnement comme de développement ainsi qu'une meilleure connaissance mutuelle, après le rail, notre second thème de géopolitique concernera la monnaie où les financiers peuvent aussi être des héros.
Sans doute ou peut-être parlerons-nous ce soir de cette période COVID avec ses décisions liées à la reconstruction et au(x) plan(s) de relance français, allemand, et européen(s), avec le non-respect potentiellement durable des critères de Maastricht
Peut-être parlerons-nous de géopolitique interne de l’UE avec une zone euro qui ne couvre pas encore ses frontières pourtant inscrite dans les traités, avec ses réalités apparentes ou cachées de maîtrise de l’inflation, de problématique, avec les avantages, normalité ou inconvénients d’une monnaie forte sur les marchés intérieurs et extérieurs, de protection face aux crises financières internes ou externes souvent conséquences d’éléments sous-jacents, de sous-groupes de cohérence entre économies encore bien différentes dans un même objectif commun, et de l’impact du Brexit, voire peut-être d’ingénierie de gouvernance entre le domaine réservé de la politique monétaire des Etats de la zone euro avec des économies non similaires, peut-être à cloisonner, et cde la « cohésion économique sociale et territoriale » oeuvrant ou non sur le pouvoir d’achat,
Parlerons-nous peut-être de politique libérale ou keynesienne, de création de richesse et de valeur, d’histoire monétaire, de degré d’autonomie et relations de dépendance, d’indépendance, de contre-dépendance ou d’interdépendance, entre l’euro et le dollar (Thaler) ou entre le franc et le Mark, entre états, territoires, où naissent des monnaies locales, institutions et banques dont centrales, de la découverte de la carte bancaire dès la rentrée dans la zone euro,
Peut-être parlerons-nous d’achat d’énergie et de matières stratégiques ou de vente d’armes, d’une certaine nouvelle identité de l’euro pour défendre l’économie verte, de monnaie de référence, de monnaie réelle, nouvelle, virtuelle, de crypto-monnaie et de souveraineté numérique notamment par les apatrides GAFAM avec ou sans cyber menace financière, d’ubérisation monétaire, de poids des paiements et des garanties en fonction de la monnaie, de pressions et réactions et contre-réactions internationales sur la nature et l’origine des paiements ?
Peut-être parlerons-nous de facteurs, critères et politique de croissance, de politique monétaire, de système et d’Union bancaire, de montée des risques dont financiers, d’innovation financière, d’emprunts institutionnels garantis, de dettes souveraines, de titrisation, d’outils financiers, d’eurobonds, d’or, de spéculation sur les marchés par les Etats, de solutions étrangères en haut de bilan étatique ou de ses entreprises et sous quelle règle comptables
Parlerons-nous des avantages et inconvénients d’une monnaie forte en fonction des forces motrices des Etats, de lien entre le droit et la monnaie, de l’implication peut être plus forte des parlements nationaux et européen sur le budget, de santé réelle ou virtuelle des banques, de l’avenir des places financières européennes, nationales et locales ?
Pour nous éclairer, nous aurons le plaisir et l’honneur d’entendre ce soir M. JC TRICHET, Président du Conseil d’administration de l’Institut Bruegel Président de la Commission Trilatérale pour l'Europe, Ancien Président de la Banque centrale européenne, deuxième banque la plus influente au monde, Gouverneur Honoraire de la Banque de France, que nous remercions vivement une fois de plus d’avoir accepté d’intervenir et de répondre à nos questions sur le thème «de la Géopolitique de la monnaie » ouvrant la porte à de multiples domaines même si vous êtes en majorité ce soir issus du monde de la finance, sujet transverse par excellence.
Et quel que soit le sujet nous le ferons avec bienveillance et sous la règle du Chatham House préservant l’origine des propos
Selon le format chronologique :
Entrée – Allocution – Plat – Débat – Tombola partenaires Cristallerie ST LOUIS et Crédit Mutuel
Et pour ultime mise en bouche, je voulais vous rappeler mon éternel poème
Comme le diamant issu des profondeurs de la terre, l'Europe ne se fera pas en un jour et son origine est ancrée au plus profond de notre histoire. Comme le diamant, l'Europe ne sera, pas non plus, façonnée ensuite en un jour et il convient d'y apporter une attention bienveillante à chaque instant. Comme le diamant, qui brille de mille facettes, qui en font ensemble sa rareté et son effet précieux, l'Europe est éclatante, attrayante, enviée et riche, par sa diversité et l'interdépendance de ses territoires, de ses peuples et de ses compétences. Elle peut avoir plusieurs apparences et briller différemment en fonction de son environnement. Comme le diamant, elle pourra avoir quelques imperfections, qui feront son caractère, mais qui pourront aussi être gommées pour la rendre plus belle. Comme le diamant qui ne se brise pas, l'Europe sait être la plus forte. Et comme le diamant, l'Europe est éternelle.
Je vous remercie.
BIOGRAPHIE par Dominique CALMELS
Monsieur le Gouverneur
Né à Lyon,
Inspecteur général des finances honoraire et ingénieur civil des Mines.
Diplômé de l’École nationale supérieure des Mines de Nancy, de l’Institut d’études politiques de Paris, de l’Université de Paris (en sciences économiques) et de l’École nationale d’administration (ENA). Les universités de Liège, Montréal, Stirling, Tel-Aviv, Bologne et Sofia lui ont conféré le titre de docteur honoris causa.
A travaillé dans le secteur privé de 1966 à 1968.
Est affecté à l’Inspection générale des finances en 1971.
En 1978, nommé conseiller économique au cabinet du ministre de l’économie puis, la même année, conseiller du Président de la République (Valéry Giscard d’Estaing).
Président du Club de Paris (rééchelonnement des dettes souveraines) de 1985 à 1993.
En 1986, directeur de cabinet du ministre de l’économie (Edouard Balladur). Nommé directeur du Trésor en 1987.
Président du Comité monétaire européen de 1992 à 1993.
Nommé gouverneur de la Banque de France en 1993 avec mise en œuvre d’une stratégie française de « désinflation compétitive ».
Le 29 juin 2003, élu président des gouverneurs des banques centrales du Groupe des Dix (G-10) puis de la Réunion de l’économie globale (Global Economy meeting).
Président du groupe des gouverneurs et chefs des autorités de supervision (GHOS) de 2010 à la fin octobre 2011.
Devient président de la Banque centrale européenne le 1er novembre 2011.
Président de la Sogepa (Société de Gestion des Participations Aéronautiques) (2012-2013) et administrateur de Airbus Group (2012-2018).
Ancien membre du Groupe de réflexion sur la gouvernance financière mondiale créé en 2017 par les ministres des Finances et les gouverneurs du G20 avec rapport en 2018
Actuellement président du Conseil d’administration de l’Institut Bruegel (Bruxelles) et président de la Commission Trilatérale pour l'Europe.
Président honoraire du Groupe des 30 (Washington)
Membre de « l’Institut » (Académie des Sciences Morales et Politiques) et bientôt membre d’honneur de l’I.R.C.E. !
A été nommé « Personnalité de l’année » (Person of the Year) par le Financial Times en 2007, « Policymaker of the Year » par la revue économique The International Economy magazine en 1991 et en 2007, n° 5 dans la liste des personnalités les plus influentes du monde (World Most Powerful) Newsweek (2008) et l’une des personnalités mondiales listées par Time Magazine (2011).
Reçu le prix franco-allemand de la Culture en 2006 et la médaille d’or « Ludwig-Erhard » en 2007. Le Prix international Charlemagne 2011 d’Aix-la-Chapelle lui a été attribué pour son engagement en faveur de l’unité européenne. Il a également reçu le Prix de l’économie mondiale 2011 du Kiel Institute, le « Collier du Mérite européen » en 2013 (Luxembourg), le « Lifetime Achievement Award » du NABE (National Association of Business Economists) en 2014 (Washington) ainsi que le prix de la "Monetärer Workshop" en 2016 (Francfort).
Monsieur le Gouverneur Je vous laisse enfin la parole
Intervention
Sujet majeur, analyse dans le prodigieux process européen qui a consisté à faire la plus grande réforme structurelle monétaire d’une importance extrême. à laquelle on n’ait jamais assisté, à savoir la création d’une monnaie qui d’amblée devient la deuxième monnaie du monde très très loin devant la troisième en temps de paix et dans des circonstances qui reposent entièrement sur la volonté de coopération des pays concernés, qui eux-mêmes, sur le plan monétaire étaient les troisième, quatrième, cinquième, sixième du monde.
L’euro vaut ce soir 1,17 dollar, comme à la date de sa création au début de l’année 1999. C’est une pure coïncidence mais c’est assez frappant car ce n’était pas du tout ce que pouvaient imaginer la plupart des observateurs dans le monde, aux Etats-Unis et dans beaucoup de pays européens lors de la création de l’euro.
Le sentiment général était qu’il s’agissait d’une audace extrême avec une fusion de monnaies ayant des statuts très différents. Le Deutsch Mark était une des meilleures monnaies du monde, le Franc français avait fait beaucoup de progrès lors de la désinflation compétitive. Mais le projet se réalisait avec d’autres monnaies qui ne l’étaient pas, avec une moyenne qui ne pouvait être évidemment aussi bonne que les meilleures monnaies. Donc prévision d’absence de stabilité domestique, hausse des prix plus importante que celle des meilleures monnaies, avec une instabilité internationale et un rapport perdu d’avance avec les autres monnaies internationales.
Mais le contraire s’est passé avec une stabilité internationale et domestique. Le discours était passé dans toutes les capitales européennes, y compris en Allemagne, que l’euro était au moins une monnaie aussi bonne que les meilleures monnaies nationales en montrant la maîtrise de l’inflation moyenne depuis la création de l’euro. Pouvoir dire cela en tant que président de la BCE sans être contredit par qui que ce soit était un élément profond. Les concitoyens savaient le reconnaître en tant que succès avec 74% de soutien et encore plus dans certains pays en montrant que quelque chose avait été prouvé. La monnaie a été en ligne avec la promesse politique qui avait été faite par les pères fondateurs.
Au-delà du succès de la monnaie elle-même, c’est un succès international. C’est une monnaie de dénomination pour les emprunts internationaux à hauteur de 20%, le dollar étant à environ 60%.
On trouve donc le dollar, première monnaie internationale, puis l’euro trois fois plus petit, puis le yen 5 fois plus petit que l’euro. Il y a eu une modification monumentale de la structure du système monétaire international. Les proportions sont les mêmes comme monnaie de réserve dans les bilans des banques centrales. Donc deuxième monnaie du monde de façon incontestable, structure complètement différente de celle qui prévalait qu’auparavant, où figurait le dollar avec une position écrasante sur les autres monnaies.
Ce rapport de 1 à 3 est peut-être en contradiction avec la force commerciale prodigieuse et économique très importante de l’Europe. Par contre, il est important de regarder les pourcentages équivalents lorsqu’on regarde les monnaies internationales de paiement en découvrant que l’euro est à 36 % d’utilisation internationale et le dollar à 40%, presque ex-aequo. Ce décalage peut s’expliquer par le fait qu’il n’existe pas de fédération politique en Europe.
Le Trésor unique aux Etats-Unis est en rapport avec la taille du pays en regard de l’économie étasunienne mais également avec des encours de treasuries d’obligations et de bonds émis sur les marchés plus considérable qu’aucun des Européens, soit 20 trillions de dollars. Nous sommes en Europe à des niveaux bien inférieurs. Il est par contre important de regarder le volume des transactions avec un rapport de 1 à 20 entre le volume des transactions journalières sur le marché des Treasuries à New York et le marché segmenté non additionnable du Bund en Allemagne, des OAT en France, des valeurs italiennes, etc… Les marchés européens étant segmentés, on ne peut les additionner. Mais même si c’était le cas, il existerait un énorme écart, ce qui signifie qu’un instrument financier dénommé en euro est beaucoup moins profond et liquide que celui dénommé en dollar, avec une seule signature étatique dans un cas et de multiples dans l’autre.
Le fédéralisme européen chemine de façon incrémentale et est probablement en train de se renforcer notamment avec les initiatives même modestes de Next Génération, qui n’est pas du tout encore l’équivalent d’une fédération. Mais cela montre l’impressionnante volonté des Européens, assez convaincante vue de l’étranger, quand ils sont soumis à des pressions impressionnantes et colossales. Le volume d’encours avec signature unique représentera un segment de marché européen peut être un peu plus profond et liquide que les options actuelles.
La faiblesse apparente ne vient pas de la monnaie mais du fait que les instruments financiers offerts aux investisseurs et aux épargnants du monde entier ne sont pas de même nature.
S’agissant de la géopolitique, un trésor unique signifierait une fédération politique achevée, une armée, une diplomatie, une même taille totale monétaire, financière et géostratégique que les très grandes entités internationales confrontées sur la scène internationale que sont les sont Etats Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, beaucoup d’autres puissance qui sont en train de croître. Une telle structuration influerait énormément dans la négociation économique commerciale internationale. Entre Chinois et Américains, la discussion stratégique ne porte pas exclusivement sur le commerce et les investissements étrangers, la monnaie et les relations monétaires et financières. Elle porte sur tous les autres aspects des grandes fédérations politiques achevées. Il est clair que la seule signature n’est pas le seul problème et qu’il y a beaucoup d’autres éléments de nature géostratégique. Rappel d’un déplacement en Chine avec le Président du Conseil européen, du Président de la Commission européenne, pendant laquelle la discussion stratégique ne correspondait en rien avec ce que pouvait proposer les Etats Unis aux Chinois.
A l’instar du dollar très protégé, même quand l’Europe deviendra une forteresse militaire, ce qui arrivera probablement un jour compte tenu de la montée en puissance des pays émergents, qui sont eux-mêmes des marchés uniques à monnaie unique avec tous les attributs de la puissance notamment diplomatique et militaire, ce n’est pas parce nous serons une structure politique achevée que nous aurons nécessairement tout le crédit que peuvent avoir les Etats-Unis. Il existera toujours une discrimination entre forts et faibles.
L’humiliation des Européens a été visible et anormale en Iran. La faible existence de l’euro vis-à-vis du dollar est en partie vraie mais n’est pas toute l’histoire. Certains grandes entreprises ont dit qu’elles étaient prisonnières du dollar mais d’autres n’ont pas voulu prendre le risque de perdre leurs intérêts aux Etats Unis pour non-respect des règles étasuniennes même avec la mise en place d’un véhicule spécial. Formidable seconde asymétrie de nature juridique entre l’environnement plutôt multilatéraliste européen et l’environnement plutôt national, pour ne pas dire nationaliste, étasunien très différent de par son histoire. Depuis 70 ans, ce qui a été fait en Europe est considérable avec une immense confiance dans ce que peuvent faire les Européens, avec un Parlement élu au suffrage universel, une Cour de Justice, une monnaie unique, un marché unique, une fédération commerciale achevée... Il reste beaucoup à faire.
Il est dommageable que ce qui n’est pas critique ne soit pas intéressant comme quand il s’agit de dire que l’euro est un succès. Il faut plus avancer sur le terrain politique que sur la monnaie elle-même. Il ne faut pas changer la loi, le traité, qui régit la BCE. Nul n’est besoin de s’aligner sur les Etats-Unis avec objectifs multiples pour faire un euro plus solide et triomphant. D’ailleurs pas de différences substantielles. Rappel de l’art 127 du traité disant que le mandat premier est la stabilité des prix en soutenant l’ensemble des politiques menées par l’UE. Actuellement la stabilité des prix est trop bien assurée. Essai de retrouver le niveau de 2%.
Que peut-on imaginer sur la monnaie et les instruments monétaires et financiers sur le plan mondial ? Beaucoup d’interlocuteurs scandent l’échec de l’euro étant donné la non équivalence avec le dollar. Il n’est pas forcément utile de pousser au maximum l’usage mondial de l’euro sauf dans certains domaines pour avoir des marchés plus profonds et liquides. Un accord entre l’ensemble des banques centrales du monde, pour un équilibre 50 50 en faisant baisser le dollar et monter l’euro, aurait signifié des achats gigantesques d’euros et d’instruments dénommés en euros et des ventes également gigantesques pour le dollar avec probablement des éléments de perturbation systémique. Pas besoin nous-mêmes d’une monnaie trop élevée sur les marchés de changes avec un problème de compétitivité des productions européennes. Sujet à regarder sur tous les angles possibles sans naïveté, avec évolutions graduelles progressives et dans le temps. Il existe des éléments de renforcement de l’Europe allant dans une plus grande utilisation internationale de l’euro, notamment dans Next Generation EU.
En dehors de l’Euro et du dollar il existe d’autres devises importantes dont le Renminbi et peut être demain d’autres monnaies. Le système actuel organisé avec un numéro 1 et 2 puis d’autres loin derrière sera sans doute changé avec trois pôles majeurs et non plus deux. Le système international est promis à un changement structurel majeur.
Les grandes monnaies sont reconnues dans le panier de droits de tirage spéciaux avec d’une part le dollar, l’euro, le yen et le sterlin, monnaies des pays avancés ayant retenu la même référence chiffrée de définition de stabilité des prix de 2%, lancé par l’euro. Ce pourcentage a été ensuite repris par Etats Unis et le Japon notamment après la crise de Lehman Brothers. Le renminbi s’y oriente également.
Peut-être y aura-t-il une émission de DTS à l’occasion de la pandémie, lors de la prochaine réunion du FMI. Nous sommes dans un monde très désorganisé, très dangereux, qui refuse, par la voix notamment de l’administration américaine, le multilatéralisme, la gouvernance traditionnelle de la communauté internationale depuis la deuxième guerre mondiale. En même temps et de manière non concertée politiquement, il existe une convergence vers de monnaies amenés à être des pôles du système monétaire international et qui ont de facto la même référence chiffrée pour la stabilité des prix.
***
Remerciements par FC pour une intervention toujours aussi pertinente sur des éléments clés notamment de la liste avancée initiale. Rappel de la force de l’euro même déjà en monnaie scripturale, ce que les économistes ne croyaient pas à l’époque, avec une conversion mécanique par unités de compte, puis de sa stabilité. Mais échec lors de la mise en place, avec mea culpa d’ailleurs personnel en tant qu’ancien partenaire officiel euro, pour la trop peu d’insistance sur les centimes par le commerce et la population qui a voulu passer à l’unité d’euro et qui a poussé à digérer une grande inflation sous-jacente, jugulée depuis.
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Hymne à la joie pendant le service du plat
Débat
Question de baguette magique faite pour gagner du temps sur deux vœux réalistes et réalisables et déterminés dans le temps :
R :
Que tous les Européens fervents, sans exception, puissent reconnaître qu’il y a 70 ans nous n’étions rien que l’on peut se convaincre que l’on est capable de faire beaucoup et de grandes choses. Il reste énormément à faire avec arrache-pied et confiance.
Que certains fervents Européens, qui jugent l’Europe très fragile, ne disent plus qu’il faut faire des choses importantes et immédiatement sous peine de dislocation. La confiance est un élément fondamental pour pouvoir continuer à bien progresser et annoncer la fragilité est souvent la provoquer. Souvenir de la crédibilité montante de l’euro, au départ hypothétique entre 1 an et 8 mois avant sa création, qui a poussé New York à devoir finalement s’engager fébrilement dans la préparation de l’arrivée de l’euro. Grande confiance dans l’Europe.
Q :
Dans quelle mesure la décision du Conseil européen de juillet dernier de s’endetter massivement au nom de l’UE peut-elle renforcer l’euro ?
Quel pronostic sur l’issue des négociations en cours pour le Brexit ?
L’euro pourrait-il tenir le choc face à des tensions sur les taux de change venant de la Chine ou des Etats-Unis. N’est-ce pas une faiblesse due à la disparité économique à l’intérieur de l’UE ?
Existe-t-il une finance verte européenne ?
R :
sur proposition de la Chancelière et du Président français, le projet Next Generation EU est très important pour cristalliser le capital de confiance et contredire le sempiternel discours du monde entier sur la division actuelle ou potentielle en Europe avec comportements négatifs sans bonne culture, dysfonctionnement du couple franco-allemand, laisser aller sur les migrations, pandémie, etc… La signature unique européenne est sûre et crédible. Les 750 G€ sont importants. Cet argent ne doit pas être gaspillé et extrêmement bien dépensé. Le gaspillage serait mortel. Certains étasuniens comparent ceci au « Hamilton moment » du début de la cristallisation étasunienne.
Aucun pronostic, tout reste possible et était possible depuis le début. Tout est imprévisible, les dés roulent, l’Angleterre est perdue sur la base d’une décision non réfléchie voire non même voulue. Tous les anciens premiers ministres britanniques sont eux-mêmes effarés. L’Europe souffrira beaucoup moins que les Britanniques mais c’est un partenaire important non seulement commercial. Il s’agit d’un grand dommage.
Regardons le passé. Il y a eu davantage de périodes vécues de critiques d’un euro trop fort plutôt qu’un euro trop faible.
Il y a transformation de la finance en général. Il faut encourager du mieux possible les entreprises à devenir exemplaire. Les critères exclusions ne sont pas opportuns notamment sur pétrole, qui se transforme, et nucléaire, pour avancer vite sur le contrôle des gaz à effet de serre, dont nous avons besoin.
Self question JCT : Question des Politiques monétaires ultra-accommodantes de toutes les banques centrales des pays avancés ? R : Les difficultés sont grandes pour éviter le risque de déflation et pour atteindre les 2% de convergence conceptuelle.
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Q :
Rappel FC de l’évolution sur le « back stop » dans la négociation sur le Brexit
Quelle émotion quand l’Europe achète 80% des matières premières en dollar
Quid d’une présidence irlandaise de la zone euro ?
Comment expliquer, sur l’Iran, la double peine par l’UE sur les entreprises soumises aux Etats-Unis plutôt que les soutenir ?
Tous les pays de l’UE doivent-ils finalement rentrer dans l’euro ?
R :
Question perpétuelle. Il faut se concentrer sur les exportations et les importations quelconques et éliminer le risque de change sur 60% ou totalement. Les réalités sont sans doute différentes pour les matières premières. 30 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, le Sterlin, qui n’existait plus en tant que monnaie internationale mais monnaie convertible, continuait d’être la monnaie de comptabilisation de beaucoup de métaux non ferreux par habitude. Il n’est donc pas étonnant que le dollar, qui demeure la première monnaie, conserve par habitude certaines positions. Mais il existe une compensation entre les monnaies à la hausse ou la baisse afin que le dollar ne dicte pas les prix de toutes les matières premières. Il ne faut pas chercher à se battre inutilement mais plutôt attendre que les choses se fassent.
Pas de réponse
Ce n’est pas à l’Europe de rembourser les pénalités. Le chantage des Etats-Unis s’exerçait par tous les canaux possibles et pas uniquement sur le dollar. Le problème principal était la force politico-stratégique et leur droit domestique en dehors du droit international.
Entrer dans la zone euro signifie avoir un consensus politique large et durable entre toutes les tendances et sensibilités avec une même ligne stratégique même avec changements politiques. Ce n’était pas le cas de la Pologne. Il est difficile de dés-identifier l’euro-zone euro et UE mais Il ne faut pas absolument pousser et les pays qui ne pensent pas s’y retrouver doivent plutôt attendre car l’engagement se fait sur une longue période et le choix doit être assumé. M. Cameron pensait qu’il était à la tête d’un groupe qui allait se solidifier en dehors de la zone non euro la négociation du paquet fiscal qui a démontré que cette idée était fausse. Tous les autres pays sauf le Royaume-Uni et la République tchèque ont demandé à négocier avec les pays de la zone euro arguant qu’il fallait mieux négocier plutôt que se voir imposer et avec une zone qu’ils allaient à terme intégrer. La République tchèque a ensuite rejoint le paquet fiscal. UK n’a probablement pas dit son dernier mot et restent les très grands bienvenus. Rappel que les continentaux ont refusé l’entrée de UK par la voix du Général de Gaulle mais que désormais c’est le Royaume-Uni qui part pourtant bienvenu.
Q :
La politique actuelle des banques centrales créant d’énormes montants de liquidités pour maintenir des taux bas n’est-elle pas dangereuse à terme quant à la confiance dans la valeur de la monnaie ?
Comment s’en sort-on si toute hausse de taux condamne plusieurs états à la faillite ? Cette situation ne prive-t-elle pas les banques centrales de leur outil traditionnel contre l’inflation ?
Quelle incidence du développement des crypto-monnaies ? Risque de création d’une monnaie des GAFAM apatrides en dehors des systèmes de gouvernance actuels ?
Quid de la Russie ?
La mutualisation des emprunts au niveau de la BCE permettra-t-elle de résorber les écarts de pouvoir d’achat au sein de la zone euro ?
En matière de politique monétaire, nous sommes depuis environ 12 ans, dans une situation anormale dans l’ensemble des pays avancés : les croissances potentielles des pays avancés ont beaucoup diminué, les points de productivité ont eux-mêmes beaucoup diminué depuis environ 2005, les inflations sont trop basses au point de friser le zéro ou le négatif. En cas de laisser faire, existerait une matérialisation d’un risque déflationniste qui serait très dangereux comme on a pu l’observer dans le passé.
Dans cet environnement très anormal par la globalisation, par l’intrusion des technologies nouvelles, par l’affaiblissement dans les pays à plein emploi, les banques centrales sont obligées d’être ultra accommodantes pour éviter la matérialisation du risque de déflation. C’est ce que disent les banques centrales japonaise, étasunienne, européenne et c’est ce que l’on observe dans certains autres pays y compris la Suisse, l’un des pays les plus extraordinairement actifs alors que traditionnellement sage. Ce ne sera sans doute pas définitif ni éternel sous peine d’une catastrophe épouvantable. Ce ne doit pas être durable. Cette accommodation ne doit pas conduire les gouvernements et citoyens à être eux-mêmes aberrants dans leur comportements. Il faudra bien payer un jour tous les emprunts faits par les gouvernements. Si les finances ne sont pas bonnes, le remboursement sera très difficile comme ont dû le faire la Grèce, l’Irlande le Portugal et dans une assez large mesure l’Espagne. Problématique pour les pays dont ceux attaqués qui ont perdu la confiance des investisseurs. Message de sagesse.
La BCE ne mutualise rien. Elle possède sa politique monétaire, ses taux d’intérêts, ses indications sur sa politique future et ses interventions sur les marchés de valeurs négociables. Ses interventions sont importantes et justifiées par sa politique monétaire la plus accommodable possible. Elle fait ce qu’il faut dans son contexte comme le font les Etats-Unis dans le leur. L’égalisation des pouvoirs d’achats et les niveaux de vie au sein de la zone euro n’a aucun sens. Chaque pays vit avec le pouvoir d’achat que lui donne sa compétitivité et sa productivité. Les Grecs se sont donné un niveau de 15% au-dessus de celui qu’ils pouvaient prétendre. Ils ont été financés par le monde entier avec bienveillance et gentillesse jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que le déficit de la balance des paiements courants était de 15% du PIB, le plus important du monde, et que cela ne pouvait continuer, avec ensuite un recadrage et un fonctionnement plus réaliste qui correspondait à leur productivité.
La Russie n’aime pas l’Europe, comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne. Nous sommes dans un environnement difficile. Nous avons connu une époque pendant laquelle le monde anglo-saxon aimait l’Europe du temps des alliances géostratégiques notamment contre la Russie. Aujourd’hui il faut aller chercher plus loin les amis de l’Europe. Cela nous rend plus responsable. La situation est très difficile, très inquiétante et qui peut même devenir plus tenue quand on entend, aux Etats-Unis, la préparation à des événements militaires, comme le font aussi la Chine ou la Russie avec une Europe très désarmée.
Rien n’empêchera la technologie de progresser. Beaucoup de choses se cachent derrière l’appellation crypto-monnaie. Ceux qui prétendaient créer une monnaie totalement indépendante de toute autorité, de toute banque centrale et qui pourrait rivaliser avec une vraie monnaie, se trompaient complètement. Le bitcoin n’a absolument rien à voir avec cela. Les trois caractéristiques de la monnaie, selon Aristote, sont un instrument de change, de compte et de conservation de la valeur. Le bitcoin avait les deux premières caractéristiques mais pas la valeur. Il était un instrument très spéculatif, encore plus que l’or et ressemblant à l’or car ne rapportant rien a priori, et permettant des opérations obliques. Toutes ces opérations se prêtent volontiers à des opérations de financement et d’évasion de toute nature, jusqu’au crime organisé et sont scandaleuses. Incompréhension que l’on ait pu laisser faire. Il y a d’autres possibilités d’exploitation avec la technologie nouvelle. On peut imaginer avoir une monnaie électronique ultramoderne avec transactions immédiates à coût extrêmement faible et qui ne perdrait pas sa valeur rattachée à un panier. Rappel de la grosse opération lancée dans ce sens, qui est en arrêt mais qui pourrait à nouveau cheminer surtout si elle était soutenue par les grandes banques centrales.
Une idée serait de prendre le panier des Droits de Tirage Spéciaux et créer une monnaie électronique avec le soutien des grandes banques centrales qui elles-mêmes ont des DTS. Cela serait un chamboulement complet voire dramatique pour les banques commerciales. Par ailleurs, on peut imaginer que les Banques Centrales, comme à Pékin, s’amusent à imaginer ce concept pour elles-mêmes avec des concitoyens avec leur crypto monnaie dans leurs comptes. Ces détenteurs d’un compte électronique auraient un avantage vis-à-vis des banques commerciales. Aucun pronostic. De toute manière, les technologies seront incorporées dans le monde monétaire et financier. Les nombreux essais et erreurs aboutiront peut-être. Nous verrons.
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Intervention V. BUISINE Cristallerie SAINT LOUIS
Hymne à la joie en plusieurs langues
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BIOGRAPHIE JC TRICHET
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