LA PLANCHE A CLOUS EUROPEENNE
Connaissez-vous la planche à clous des relations entre personnes ? Vous la retrouverez sur le texte ci-après.
Imaginez ensuite celle entre pays européens et leur entourage avec en plus les notions différentes de souveraineté nationale, de culture, de gouvernance... ce qui ne doit pas empêcher d'avancer en interdépendance, écoute, compréhension, équité et confiance dans une membrane commune entre les grands et les petits pays.
Je crois que j’ai appris cette histoire lors de ma formation en posture de coach et j’espère mon ancien mentor, qui lit mes écrits, ne m’en voudra pas de la retranscrire, un peu modifiée, et de l’employer régulièrement comme métaphore tellement elle est efficace.
Quand vous étiez petits, peut-être avez-vous fait des cabanes dans les arbres. Ne vous disait-on pas de ne pas planter de clous mais plutôt d’utiliser des ficelles afin d’éviter de créer des blessures longues à cicatriser ? Eh bien dites vous qu’il en est de même pour les gens ou … inversement !
Par François CHARLES
Coach, conseil, formateur et auteur en stratégie et management
Mais venons-en à l’histoire. Un jour qu’un jeune garçon s’énervait, son père lui dit : « A chaque fois que tu t’emporteras, vas planter un clou dans cette planche ! Mais à chaque jour que tu sauras te comporter en équilibre, vas enlever un clou ». Le garçon s’y conforma. La planche se remplissait puis se vidait puis se remplissait puis se vida totalement. Le jeune garçon vint alors trouver son père tout fier de son résultat. Son père regarda la planche, la lui fit regarder et lui dit alors : « reviens me voir quand la planche n’aura pas reçu de clou pendant une semaine ». Puis ce fut un mois. Le père dit alors à son fils : « Je constate que tu ne plantes donc plus de clous mais peut-être voulais-je simplement que tu n’en plantas point. Regarde cette planche avec tous ces trous, et non des moindres ! Certes, il n’y a plus de nouveaux trous mais peux tu me dire combien de temps faudra-t-il pour que les trous disparaissent, sauf si, bien entendu, je te donne de la pate à bois ou de la résine ? Et aurais-tu planté ces clous de la même façon dans un arbre ? T’es tu au moins posé la question pour cette planche ? »
Vous avez compris, quand le mal est fait, il faut souvent du temps pour réparer. Pourquoi donc ne pas essayer d’éviter de le faire ? Dans quel état imaginez-vous le corps ou l’âme de votre interlocuteur à qui vous avez planté ce dernier clou ? Pourriez-vous visualiser le plantage du prochain ou revivre la dernière fois que vous avez planté un clou ? Vous qui savez désormais connaitre votre équilibre entre vos polarités et qui connaissez le risque de franchir ou non vos lignes imaginaires, pourquoi n’en profiteriez vous pas pour réfléchir avant de planter votre futur clou ? N’allez pas non plus penser qu’il est davantage permis de faire mal parce que l’on sait manier la courbe du deuil et le coup de tamis sur les anciens clous plantés, un peu comme si l’acte de se confesser permettait à nouveau de fauter ! Certains profils s’en souviendront pendant 10 ans en veillant que le trou se comble alors que d’autre seront passé à autre chose se moquant des dégâts.
Peut-être que la relation détériorée n’est pas importante pour vous. Mais n’oubliez pas non plus que votre interlocuteur pourra s’en souvenir jusqu’au comblement, et donc longtemps avec tous les inconvénients que cela représente. Mieux vaut donc économiser vos clous pour les moments où vous en avez vraiment besoin en connaissance de cause, pour vous protéger par exemple. Et parfois aussi vaut-il mieux prendre autre chose qu’un clou ! Et si c’est un exutoire, choisissez une planche qui ne vous en voudra pas… Mais faites en également part à vos planteurs de clous ! La planche à clou s’emploie dans une négociation, une relation diplomatique, en entreprise mais bien entendu aussi dans la vie de couple. Ce n’est pas parce que les enfants plantent des petits clous qu’ils ne doivent pas en prendre conscience.
Et vous ? Combien de clous avez-vous planté aujourd’hui ? Sur une planche, sur un arbre ou sur qui donc ? Et … combien en avez-vous reçus ou évités ?