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Publié par I.R.C.E. - Institut de Recherche et de Communication sur l'Europe - Le Think et Do Tank des dynamiques européennes

Cette publication n'implique que son auteur

Après l’attaque générale russe manquée sur l’Ukraine, les combats se cristallisent pour l’instant dans le Dombass, à l’Est du pays. Si les pays d’Europe et les Etats-Unis aident les troupes ukrainennes à agir sur les flammes, peut-être faudrait-il  et sans attendre imaginer un coupe feu réaliste et réalisable à opposer à V. Poutine et ses troupes. Encore faudra-t-il aussi qu’il soit activé par le Président ou le gouvernement ukrainien qui a déjà su le faire concernant sa demande express d’intégration dans l’UE, peut-être en faisant le deuil ou gardant l’espoir de retrouver un jour les provinces perdues comme la France avec l’Alsace et la Lorraine. 

Par François CHARLES

Conseil en stratégie, management et affaires européennes, ancien officier, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).

Après avoir failli tout perdre, les Ukrainiens espèrent encore remporter la victoire et demandent tout pour faire face aux troupes russes qui ont enfin l’air organisées. Il apparait désormais que la Crimée et les provinces séparatistes pourraient s’avérer être la meilleure solution de rechange pour V. Poutine pour arrêter les combats plutôt que miser sur une guerre longue et alléatoire, sauf si V. Poutine veut désormais aller jusqu’au bout, fort de cette reprise en main sur le terrain. Cette idée s’opposera bien entendu ceux qui veulent la rétrocession de tous les territoires, ce qui était à l’origine une condition initiale de rentrée dans l’UE.

Mais il conviendrait surtout de faire en sorte de tracer une ligne rouge à faire respecter avec courage pour que le feu ne dépasse pas certaines zones. Est-il fou d’imaginer une proposition jamais encore entendue qui consisterait au déploiement de troupes alliées avec des zones attitrées, comme autrefois en Allemagne, un peu en retrait de la ligne de front du Dombass et de la Biélorussie, sans chercher à attaquer les Russes et sans se laisser prendre dans le piège ukrainien, même si subissant les atrocités répétées de la guerre, dont je rappelle que les autorités ne souhaitaient pas nous voir auditer l’autre côté de la ligne de sécurité, de peur de voir je ne sais quoi, et sous peine d’être interdits comme l’ont certains parlementaires français.

S’agissant de qui et où ? C’est peut-être une dernière chance pour E. Macron et son Europe de la défense à la carte qui ne peut marcher que sur les théâtres extérieurs, au risque à contrario de dissoudre l’UE sur ses frontières, ce qui est encore le cas tant que l’Ukraine n’est pas dans l’UE. Le Royaume-Uni reprendrait aussi sa place, avec cette fois une présence allemande et multi-européenne, voire multinationale. Les Etats-Unis, que l’ont dit se porter sur l’Asie alors qu’ils n’ont jamais autant investit en Europe, seront en soutien arrière pour éviter un contact direct et d’autant plus émotionnel avec la Russie. Les Turcs assurerons leur rôle chez eux en espérant qu’ils joueront bien clairement la partition occidentale. Mais pourquoi pas finalement et tout simplement l’OTAN dès lors que la Russie a ouvert les hostilités ?

Reste les questions du comment et combien de troupes auxquelles les spécialistes militaires répondront et la question du combien d’argent qui reste contrôlable tant que les alliés ne sont pas officiellement en guerre mais qui voient bien déjà les limites de l’exercice de support de matériels et munitions comme les Russes qui font une pause et comme généralement dans toutes les guerres espérées brèves mais finalement durables.

V. Poutine, lance actuellement volontiers ses missiles sur le pays entier et des stocks d’armes mais le fera-t-il contre des troupes alliées ? Qui construira un nouveau mur ? V. Poutine ne comprend pourquoi on ne le laisse pas régler son problème avec les Ukrainiens. Comme d’anciens dirigeants russes avant lui, il brandira une nouvelle fois la menace nucléaire comme quand Londres et Paris étaient à Suez mais cette fois en tant que défenseurs de leurs intérêts. Et pourquoi ne le faisons nous pas nous-même quand il est l’agresseur ? F. Mitterrand avait de son temps changé la doctrine d’emploi avec un possible lancement de plutons à courte portée en cas d’attaque massive conventionnelle et non uniquement en riposte à une attaque nucléaire.

Si hélas tout est déjà écrit, tentons de faire reculer l’échéance du conflit, et au moins tant que les Chinois ne sont pas encore prêts.

Et pourquoi pas un coupe-feu allié en Ukraine ?
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