Audition des ministres de l'économie français et allemand par le groupe parlementaire franco-allemand
Les ministres de l'économie français Bruno LEMAIRE (BLM) et allemand Robert HABECK (RH) étaient auditionnés par le groupe parlementaire franco-allemand, en réunion à Strasbourg. Nous avons vu certains sujets d'approche communes, beaucoup d'autres avec visions différentes et complémentaires notamment sur approche nationale ou approche export, comme pour le RGPD sur la protection et l'exploitation, avec des avancées à consolider et d'autres à maintenir en dialogue même avec de grandes différences. De bons exemple pour avancer sur les notions de labels.
BLM releva le besoin de progresser sur la titrisation (alors que la Banque de France ne le voit pas - cf conférence financement vert) et que la BEI doit devenir la banque verte (communication déjà établie)
RH insiste sur une politique énergétique extérieure, et que plus un marché est fort, plus il est stable et de la création d'un fonds commun
S'agissant du numérique, BLM insiste sur une régulation mais RH préfère réglementer les applications et non les algorithmes (pourquoi pas un label de complément comme la certification du cloud vu différemment entre les deux pays, l'un sur les infrastructures, l'autre sur les personnes)
BLM veut une garantie d'électricité décarbonée avec un travail de partenariat avec les Etats-Unis, le Canada, la Suède.. avec un bonus électrique si produit en Europe. RH précise qu'il existe en Allemagne une alliance des industries énergivores, et qu'il espère que la France puisse faire profiter l'Europe de son énergie. BLM répond qu'il regarde déjà les problèmes français qui relance sa sécurité énergétique avec notamment l'éolien offshore et les 6 nouveaux réacteurs
sur l'IFA étasunien : RH souhaite y répondre notant que les règles fiscales annoncées seraient intenables en Europe. BLM précise que l'inflation est enfin maitrisée dans la zone euro (car en dehors certains pays sont presque à 20%
Sur la compétitivité : BL insiste sur la nécessité d'augmenter les gains de productivité et baisser le cout de l'énergie en garantissant un prix stable et proche des couts de production, alors que RH souhaite élargir l'offre (cf plus avant) avec non pas un prix de l'électricité mais une certitude d'investissement. (rappelons que la compétitivité fait partie des priorités de la présidence suédoise du Conseil de l'UE)
Sur la coopération franco-allemande : BLM explique que la politique industrielle est repartie en 2017 avec une baisse fiscale sur les capitaux et les impôts de production, une augmentation de l'apprentissage et le développement des filières avec désormais plus d'ouvertures que de fermetures d'usines, RH ajoute l'augmentation des échanges franco-allemands.
Sur les mises en oeuvres communes ou non des directives européennes comme parfois en Allemagne, il est répondu qu'il est important de ne pas avoir de concurrence directe (...)
Sur les projets communs et le fait que Microsoft investit sur la fusion : RH rappelle le gazoduc, Ariane, et est attentif à la fusion du moment qu'il existe une application commerciale. La coopération est bonne et gagnante (A quand les Gafam dans l'armement, prochain article à suivre) BLM rappelle la multitude de projets franco-allemands dont les batteries, la 5 et la 6G, les SMR, sels fondus et la fusion avec certes les Etats-Unis (on peut rappeler que les SMR sont revenus en franco-français avec retrait de Westinghouse - voir comptes rendus salons nucléaires) et qu'il faut mettre en oeuvre les coopérations déjà décidées avec si possible un prix de l'énergie basé sur le cout moyen de production
Sur la souveraineté industrielle européenne, la dette commune et les plans communs prévus : BLM rappelle qu'il sagit d'une part de réduire les dépendances industrielles comme les métaux, médicaments, carbone etc, d'autre part de renforcer les filières dont agroalimentaires, et enfin de développer de nouvelles comme les panneux solaires etc et que le "derisking" n'implique pas de "découpling". RH approuve.
S'agissant du climat : BLM demande que le parlement analyse aussi l'impact de ses propositions