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Publié par I.R.C.E. - Institut de Recherche et de Communication sur l'Europe - Le Think et Do Tank des dynamiques européennes

A l’heure des grandes manœuvres militaires, mais surtout industrielles, dont numériques et budgétaires, au-delà du quoi qu’il en coûte qui peut aussi être mis en place pour la défense, il était intéressant de rappeler l’apport des clubs utilisateurs avec leurs objectifs si possibles mesurables, réalistes et réalisables, au milieu de leurs réalités mais aussi bonifiables d’apports transverses multidomaines et transeuropéens ainsi que duaux, à la fois civils militaire et public privés.

Par François CHARLES

Economiste, ancien militaire de l’armée de terre puis responsable d’affaires industrielles européennes à la DGA, ancien responsable transformation Maintenance aéronautique, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE) et du comité défense.

Les objectifs peuvent être multiples : optimisation et valorisation des Retours d’expérience (Retex) sur les matériels en question mais aussi sur les autres matériels en service, échanges d’approches comparatives et de bonnes pratiques, avec décloisonnement sur l’opérationnel, la fabrication avec les aspects de normalisation, optimisation du maintien en condition opérationnelle notamment entre le territoire national et les opérations extérieures où la réalité est souvent cachée par l’effort accru, gestion des configurations, rénovation, fin de vie

La  remontée de tous les problèmes techniques, recherchée par les industriels, est essentielle,  en toute confiance et transparence notamment dans une logique cout/délais/performance. Les outils liés à l’utilisation tels les jumeaux numériques, intelligence artificielle, ont besoin de données venant des utilisateurs pour se nourrir et apporter d’autres solutions comme pour la maintenance prédictive.

Une veille, dont ouverte et partagée sur les clubs non européens ou sur les matériels non européens utilisés en Europe, est également importante dans une approche comparative avec les expériences dans le civil, qui fait la guerre tous les jours et qui a compris ce concept d’auto amélioration depuis longtemps tout en respectant certaines règles.

En France, la Délégation Générale pour l’Armement, jugée souvent trop administrative, et les Etats-Majors, avec des attitudes différentes terre, air, mer, qui limitent volontiers les retours techniques de peur de sanctions hiérarchiques, travaillent officiellement ensemble sur la fabrication en coordination avec les industriels. Si tout va bien officiellement,  les ressentiments sur le terrain sont parfois tout autres, où les autorités n’entendent ou ne veulent faire passer parfois qu’une certaine vérité.

Les équipes militaires de coordination de maintenance, en contact également avec les industriels, sont diversifiées. Les processus aéronautiques sont toutefois particuliers car les Etats-Majors possèdent encore un outil industriel, avec une identité proche des forces, mais qui ne travaille pas sur les mêmes produits que les industriels privés alors qu’il pourrait analyser toutes les propositions et animer de nombreux groupes d’optimisation, même et surtout à l’export avec la garantie de l’Etat.

Des clubs Etat-industrie existaient comme dans l’armement terrestre en 2013 puis disparurent par atteinte, mais peut être surtout manque de résultats ou par une certaine problématique de fonctionnement. D’autres organisations uniquement industrielles fonctionnent en Europe avec des buts et des fonctionnements différents. Citons les clubs NH90, Leclerc, Mistral, sans doute Caesar, Léopard, Bonus, Panther prochainement, l’existence de club aéronautique sur le partage opérationnel, les pièces de rechange, le Framework Nation Concept, de nombreux clubs OTAN et de nombreux autres à identifier et comprendre notamment sur l’espace. Un club Maintenance Aéronautique Militaire Européenne avait été lancé sur mon initiative en 2003 sans suite après mon départ.

Dans cette guerre technologique et économique transformée en économie de guerre, suite aux actions inédites de la Commission européenne et considérant qu’il s’agit notamment d’une optimisation industrielle et économique, ces initiatives devraient être reprises de façon globales et transverses par l’UE pour faciliter des synergies européennes, grâce notamment à l’Agence de Défense en relation avec les agences de procurement, d’innovation, de l’OTAN et son club industriel, mais également avec les industriels encore spécialisés défense ou ceux optimisant en leur sein des activités civiles et militaires, et pourquoi pas de personnes extérieures comme pour la Red team.

NH 90

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