LE NOUVEAU PLAN D'INVESTISSEMENT EUROPEEN (PLAN JUNCKER)
Contexte:
Depuis novembre 2014, la Commission mobilise de manière innovante un volume important de ressources financières de l'UE afin de maximiser l'impact des fonds publics et de générer des investissements privés. L'investissement durable, en particulier dans le domaine des infrastructures et des petites et moyennes entreprises, est au cœur de son action politique, notamment grâce à une utilisation plus efficace des ressources budgétaires limitées de l'UE, ainsi qu'à des mesures d'amélioration de l'environnement des entreprises en général. En dehors de l'UE, cette nouvelle démarche sera également utile pour répondre aux multiples défis dans les pays voisins de l'UE et en Afrique.
Le plan d'investissement pour l'Europe repose sur trois piliers. Premièrement, le Fonds européen pour les investissements stratégiques, qui fournit une garantie de l'Union afin de mobiliser l'investissement privé. Deuxièmement, la plateforme européenne de conseil en investissement et le portail européen de projets d'investissement, qui aident des projets d'investissement à entrer dans l'économie réelle en apportant une assistance technique et en donnant une plus grande visibilité aux possibilités d'investissement. Troisièmement, la suppression des obstacles à l'investissement au niveau national et au niveau de l'UE.
La plateforme européenne de conseil en investissement a été lancée le 1er septembre 2015. Les promoteurs de projets, les pouvoirs publics et les entreprises privées peuvent bénéficier d'une assistance technique pour lancer leurs projets et susciter l'intérêt des investisseurs. Ils peuvent obtenir des conseils sur les sources de financements adéquates et accéder à un éventail unique de services d'experts dans les domaines technique et financier. Afin de mieux informer les investisseurs des possibilités d'investissement qui existent dans l'UE, la Commission a créé le portail européen de projets d'investissement, qui est entré en service le 1er juin 2016. Les promoteurs de projets peuvent soumettre leurs projets en ligne, où ils seront mis en relation avec des investisseurs potentiels.
S'agissant de la suppression des obstacles à l'investissement, la Commission a déjà présenté des mesures concrètes pour favoriser l'investissement et faciliter le financement de l'économie réelle, telles que la réduction des exigences de fonds propres pour les entreprises d'assurance et de réassurance en ce qui concerne les investissements en infrastructure. En outre, les stratégies concernant l'Union de l'énergie, l'Union des marchés des capitaux, le marché unique et le marché unique numérique ainsi que le train de mesures sur l'économie circulaire contiennent tous des mesures spéciales qui, si elles sont intégralement mises en œuvre, permettront de lever les obstacles, d'encourager l'innovation et d'améliorer encore le cadre des investissements. En outre, les États membres doivent continuer à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour lever les obstacles à l'investissement recensés dans le cadre du semestre européen, dans des domaines aussi divers que l'insolvabilité, les marchés publics, les systèmes judiciaires et l'efficacité de l'administration publique ou des réglementations sectorielles.
L'investissement est aussi un facteur clé qui améliore la manière dont la politique de développement et l'aide au développement contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable et répondent aux multiples défis de l'Afrique et des pays voisins de l'UE. L'investissement intelligent et durable peut contribuer décisivement à stimuler l'emploi et la croissance dans les pays en développement, en renforçant la stabilité et en améliorant les conditions sur le terrain dans les pays fragiles déchirés par un conflit.
Pour certains pays en développement, l'un des problèmes majeurs reste de créer des emplois et une croissance inclusifs et durables. En ce qui concerne les investissements directs étrangers (IDE), seuls 6 % vont à des pays fragiles[1], ce qui ramène l'investissement par habitant à un niveau près de cinq fois inférieur à celui constaté dans d'autres pays en développement. De même, créer une entreprise dans un pays fragile coûte presque trois fois plus cher qu'ailleurs. La croissance en Afrique n'a jamais été aussi faible depuis 2009, malgré une croissance démographique continue. Combinée à d'importants problèmes de sécurité, cette tendance aggrave la pauvreté.
Au cours des dernières années, l'Union européenne s'est employée à répondre aux besoins les plus urgents des migrants et des réfugiés en provenance des pays de son voisinage et d'Afrique. L'Union finance également des communautés d'accueil dans les pays partenaires.
Le 7 juin 2016, la Commission européenne a adopté une communication établissant un nouveau cadre de partenariat avec les pays tiers dans le cadre de l'agenda européen en matière de migration, au moyen duquel l'Union européenne a considérablement accru l'aide qu'elle apporte aux pays partenaires en matière de gestion de la migration et des réfugiés. Le lancement et le déploiement rapide de son fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique, d'une capacité de 1,8 milliard d'euros, en est un exemple concret. À ce jour, le montant total des projets approuvés au titre de ce fonds fiduciaire s'élève à environ 930 millions d'euros et des projets commencent à être mis en œuvre sur le terrain. Les projets vont de l'amélioration des capacités en vue de mieux gérer les flux de migrants et de réfugiés à l'octroi d'un soutien à plus long terme pour améliorer la résilience, la stabilité et la création d'emplois, l'accent étant mis tout particulièrement sur la jeunesse.
Le fonds fiduciaire régional de l'UE en réponse à la crise syrienne constitue un autre exemple. Il permet à l'Union de fournir une réponse plus rapide, plus cohérente et mieux intégrée à la crise par la fusion de plusieurs de ses instruments financiers et des contributions des États membres en un mécanisme unique à la fois souple et rapide, assorti d'un objectif de capacité financière de 1 milliard d'euros, qui vise essentiellement à satisfaire les besoins à long terme en matière de résilience des réfugiés syriens vivant dans des pays voisins, ainsi qu'à soutenir des communautés d'accueil et leurs administrations. Sa capacité de financement totale s'élève maintenant à 733 millions d'euros.
Les objectifs de développement durable font partie du programme des Nations unies pour le développement durable à l'horizon 2030 dont le programme d'action d'Addis-Abeba sur le financement du développement constitue un élément essentiel. À Addis-Abeba, la communauté internationale a reconnu que la réussite de l'action en faveur du développement dépendait non seulement de l'aide publique au développement (APD), mais aussi d'une évolution des pratiques dans les pays (notamment la mobilisation des ressources nationales) et à l'échelle de la planète (afin également de générer des investissements et de promouvoir un accès stable et abordable au crédit). Ces évolutions sont nécessaires pour que la communauté internationale puisse aider les pays partenaires à s'attaquer aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux qui sont les leurs.
Pour en savoir plus
La communication intitulée «Strengthening European Investments for jobs and growth: Towards a second phase of the European Fund for Strategic Investments and a new European External Investment Plan» peut être consultée ici.
Pour de plus amples informations sur la proposition de prolongation de l'EFSI, voir ce MÉMO.
L'évaluation de la première année de l'EFSI réalisée par la Commission est disponible ici.
Les résultats obtenus jusqu'à présent par l'EFSI sont consultables, par secteur et par pays, ici.
Pour de plus amples informations sur la proposition de plan d'investissement extérieur européen, voir ce MÉMO.
Une fiche d'information sur la proposition de plan d'investissement extérieur européen est disponible ici.
[1] En 2012, ce chiffre était de 38,7 milliards de dollars selon le rapport de l'OCDE intitulé «États de fragilité» (2015).
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