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Publié par I.R.C.E. - Institut de Recherche et de Communication sur l'Europe - Le Think et Do Tank des dynamiques européennes

L'actuelle et peut-être future nouvelle présidente de la Commission européenne annonce récemment être favorable à la création d’un poste de Commissaire dédié spécifiquement à la défense. Pourquoi pas dans la logique de la dynamique actuelle, de la perspective des nouvelles élections et des annonces du possible futur président des Etats-Unis, principal pourvoyeur de l’OTAN. Reste à savoir pourquoi et pour quoi faire de façon réaliste et réalisable ?

Par François CHARLES

Economiste, expert défense, ancien responsable politique industrielle européenne à la DGA, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe

Qu’on ne se trompe pas, la présidente de la Commission, de doute façon sous le couvert du président du Conseil, n’ira pas mener la guerre, comme aux Etats-Unis ou en Chine où la compétence fait partie du chapeau de gouvernance. On voit bien qu’il ne s’agit que de renforcer les capacités militaires, certes éléments fondamentaux d’une défense s’en donnant les moyens, notamment sur les munitions, sans forcément fonctionner en autonomie, alors qu’elle en a la possibilité, tant qu’elle et la majorité des ses états-membres seront liés à l’OTAN par traités et son article 2 de solidarité économique en plus de l’article 5 sur la défense.

Comme figurant dans nos 78 propositions, et complétant mon long courrier récent à T. Breton, il pourrait s’agir de créer un poste de commissaire, et pourquoi pas de Vice-président, pour accompagner la dynamique financière actuelle, voire légitimer les achats groupés, les achats croisés, sans doute gérer également les accords internationaux avec des fournisseurs extérieurs en équilibre avec les obligations imposées parmi les membres, mais aussi tenter de progresser sur les exportations sur les matériels de défense et de sécurité.

Ce Commissaire devrait bien entendu fonctionner avec une Direction Générale qui allégerait le porte feuille bien trop large de Thierry Breton, qui n’est pas vice Président alors qu’il crée sans doute la plus grande valeur ajoutée en au sein de l’UE, tout en fonctionnant de façon étroite avec lui, mais également avec la recherche et dans une approche globale et transverses que peut tirer l’armement dont celui du développement durable. Cela mettra enfin une dynamique nécessaire à l’Agence de défense qui n’a pas vraiment vécu à sa juste valeur jusqu’à maintenant et pourra se reposer sur l’OCCAR, agence de management certes internationale mais surtout au profit des européens, qui devra fortement s’étendre à la maintenance qui est une clé forte d’intégration européenne avec ses effets d’optimisation, sans oublier de maintenir des liens avec les agences de l’OTAN dont la NSPA. Il devra promouvoir le « Europeen by design », assurer les liens d’interopérabilité avec les matériels des partenaires et alliés, fera le lien avec le domaine spatial civil et militaire. Pourquoi ne pas non plus favoriser la création d’une Délégation Générale pour l’Armement européenne en liens avec les Etats majors si possible en osmose et reconnaissance avec les militaires sur le terrain.

Il devra favoriser les financements et investissements des politiques publiques et des entreprises en montrant aussi les effets de leviers vers l’industrie civile et les territoires en prenant en compte également les aides d’Etat. Il oeuvrera pour que des actions faites en intelligence en trouvant les possibles dépendances et interdépendances entre les Etats-membres et leurs industriels, avec juste retour de financement, justement dans le secteur militaire ou dual. Il confortera les partenariats, à savoir les coopérations en essayant cette fois qu’elles ne coutent pas plus cher que dans le civil, qui fait la guerre tous les jours, favorisera les collaborations ou sous-traitances croisées entre Maitre d’œuvre et PME, comme avec les exemples récents franco-belges, mais surtout les alliances et la concurrence intelligente pour être fort à l’étranger en sachant proposer une offre européenne, même diverse.

Mais si tout le monde pense aux élections au Parlement européen, pensons aussi aux élections nationales qui définissent la vraie gouvernance européenne assurée par les Conseil des chefs d’état ou de gouvernement en sachant aussi écouter les petits pays qui sont ensemble la partie fondamentale de l’équipe d’Europe.

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